Les raids israéliens contre la Syrie sont inutiles quand bien même Tel Aviv assure viser des bases de la Résistance et celles de l’Iran. Mais les ripostes de la Syrie ou de l’axe de la résistance ne sont pas toutes aussi percutantes. Voire d’aucunes tardant à venir. Le rédacteur en chef du quotidien libanais Al-Binna Nasser Kandil explique pourquoi.
« Bien qu’Israël ne cesse de menacer les cibles du Hezbollah et les positions de l’Iran, allant parfois jusqu’à agir, il sait bien que ces opérations, qui font figure de coups d’épée dans l’eau, n’ont pas pu diminuer d’un iota les capacités défensives de l’Iran et des forces de la Résistance » a-t-il écrit ce mercredi 5 juin pour le journal.
La preuve selon lui en est la formidable endurance affichée par la Résistance anti-israélienne laquelle a mis Israël dans une situation de panique et d’inquiétude permanentes, toujours selon l’article traduit le site francophone de la télévision iranienne Press TV.
M. Kandil constate toutefois que les frappes israéliennes ne recevaient pas toujours les mêmes réponses.
« Elles étaient parfois cinglantes et foudroyantes, parfois repoussées à une date ultérieure. Mais cette inaction, ce silence inquiète les Israéliens plus que tout, car lorsque l’on remet la riposte à plus tard, l’ombre de futures surprises, et d’une guerre éventuelle, continue de planer comme une menace au-dessus des têtes à kippa qui peuplent les territoires occupés », ajoute-t-il.
Et l’auteur de poursuivre : « À titre d’exemple, tous les affrontements armés déclenchés sur les hauteurs du Golan occupé en 2018, ou encore ceux de 2015 dans les fermes de Chébaa, auraient du potentiellement provoquer de graves ripostes représentant de sérieuses menaces pour les intérêts d’Israël et des États-Unis. Mais la Résistance a jusque-là préféré laisser ces attaques sans réponse. Tout le monde se souvient du crash d’un avion israélien en 2018. Les premières images du F-16 israélien abattu par la DCA syrienne ont circulé largement sur la toile ».
Assurant qu’un grand nombre de frappes israéliennes sur la Syrie sont restées sans réponse, le journaliste libanais avance pour cela deux raisons principales :
« Premièrement, les Syriens savaient bien que cette campagne militaire israélienne avait pour objectif de provoquer Damas.
Deuxièmement, ces attaques intervenaient à un moment politiquement très délicat. La moindre réaction militaire de la part de l’axe de la Résistance risquait de déclencher des guerres encore plus compliquées et plus dangereuses, et la Syrie, l’Iran et le Hezbollah l’avaient bien compris. »
Et l’auteur conclut: » Israël voit se dresser devant lui un large bloc qui commence du Liban, de la Syrie, de Gaza et de l’Irak pour s’étendre à l’Iran et au Yémen. Il sait bel et bien qu’une fois la guerre déclenchée dans le golfe Persique, il sera visé depuis la Syrie, Gaza et le Liban. D’où ses menaces à l’emporte-pièce, ses coups de bluff et surtout ses fanfaronnades. Il en va tout autrement du Hezbollah, qui a la capacité de mener avec succès n’importe quelle opération au sol. »
les dimanche et lundi dernier, l’entités sioniste a mené des frappes dans la province de Quneitra, proche du Golan qu’elle occupe, celle de Damas et contre l’aéroport militaire de Homs T4.
Dans cette dernière, l’armée israélienne aurait utilisé dans son attaque un drone qui serait entré depuis l’espace aérien libanais. Une source syrienne citée par Press Tv a indiqué que la DCA syrienne a abattu deux missiles dans le ciel, mais un troisième a malheureusement touché une réserve d’équipements militaires en occasionnant des dégâts.
Selon l’agence de presse iranienne Mizan, l’aérodrome T4, considéré comme une porte d’entrée vers les provinces de Homs et Deir ez-Zor et visé à plusieurs reprises par les Israéliens, a plusieurs fois accueilli des conseillers militaires iraniens.