Un responsable d’une ancienne milice supplétive d’Israël, l’Armée de Lahed, a été arrêté à son retour au Liban, a indiqué jeudi une source judiciaire, sur fond d’accusations d’actes de torture sur des détenus libanais.
Selon cette source, le tribunal militaire a ordonné l’arrestation d’Amer al-Fakhoury, ancien responsable de la prison de Khiam, établie en 1984 dans une zone du sud du Liban alors occupée par l’armée israélienne.
Revenu d’exil récemment, il est interrogé depuis mercredi par la Sûreté générale, a-t-elle précisé. Une source au sein des services de sécurité a assuré à l’AFP qu’il avait été condamné en son absence à 15 ans de prison pour avoir collaboré avec ‘Israël’.
La direction de la Sureté Générale a révélé, ce vendredi 13 septembre, que Fakhouri a reconnu avoir collaboré avec l’ennemi israélien et travaillé pour son compte.
La prison de Khiam a été gérée par l’Armée de Lahed, milice armée et financée par Israël, qui a occupé pendant 22 ans le sud du Liban avant son retrait en 2000.
D’anciens détenus –principalement libanais et palestiniens– ont accusé Amer al-Fakhoury d’avoir ordonné la torture de milliers de prisonniers, dont certains mortellement.
Le jeudi 12 septembre, une centaine d’entre eux ont manifesté devant le ministère de la Justice à Beyrouth, dénonçant le retour du « boucher » au Liban.
« Pas une seule personne détenue à Khiam n’a été épargnée par la torture physique et psychologique », a accusé Abbas Kabalan, qui a été prisonnier à Khiam de 1987 à 1988.
« Fakhoury avait l’habitude d’ordonner la torture des détenus », a-t-il affirmé, assurant que M. Fakhoury a lui-même participé au tabassage de prisonniers.
Près de lui, Hilal Salmane, ancien détenu, a accusé M. Fakhoury d’avoir ordonné en 1989 de jeter dans une cellule une bombe incendiaire, provoquant la mort de son frère.
Au moins 19 détenus ont succombé sous la torture qu’il avait ordonnée.
Amer al-Fakhoury avait quitté le Liban en 1998. Il a rejoint les services renseignement militaires israéliens ‘Aman’ et voyagé plus tard aux Etats-Unis.
Intervention US
L’ambassade américaine à Beyrouth est intervenue, contactant plusieurs dirigeants libanais pour demander sa rencontre et le fournir une aide, sous prétexte qu’il détient la nationalité américaine.
Selon des sources proches du dossier, la pression américaine mènera à sa libération. Alors que d’autres affirment que la justice suivra son cours. A suivre.
Sources: AFP + AlAkhbar