Le Tribunal Militaire libanais a décidé d’acquitter le « bourreau de khian », le collaborateur avec Israël Amer Fakhoury des charges de tortures et de kidnapping.
Directeur du camp d’internement et de torture Khiam, du nom de la localité du sud-Liban dans laquelle il avait été instauré par la milice collaboratrice «Armée du Liban sud » pendant l’occupation israélienne du sud-Liban, Fakhoury est accusé de meurtres, tentatives de meurtre, enlèvements et tortures à partir de 1985.
Il a été condamné par contumace en 1996 à 15 ans de prison pour collaboration avec l’ennemi sioniste.
Il a été arrêté le 12 septembre 2019, alors qu’il venait d’arriver des Etats-Unis où il réside depuis qu’il a quitté le Liban avant la libération en l’an 2000, pour se rendre en Palestine occupée.
Une audience secrète
« Le tribunal militaire par la personne de son président le général Hussein Abdallah et son procureur général le juge Peter Germanos ont exécuté une décision politique de l’Etat libanais, sous la pression des ordres américains », a déploré le journal libanais al-Akhbar.
Selon ce dernier, le tribunal a renvoyé le parquet à la demande des agents de la défense de Fakhoury. Alors Germanos a laissé l’ordre d’appréciation au tribunal, le libérant d’un fardeau moral, et de son droit de faire appel de toute décision réduite.
AlAkhbar révèle que l’audience s’est tenue aujourd’hui de manière plus confidentielle, à un moment où le pays a été suspendu en raison du virus Corona.
Toujours d’après le quotidien, la décision a été prise intentionnellement avant la fermeture de l’aéroport international prévue le mercredi 18 mars, afin qu’il puisse être retiré du pays avant.
Séquestré dans un hôpital et non dans une prison, sous prétexte qu’il est atteint d’un cancer, l’admission d’un paiement formel et l’abandon des charges retenues contre lui « pour prescription » signifient que sa libération aura lieu immédiatement.
Fakhoury est poursuivi dans une autre affaire par le juge d’instruction de Beyrouth, Bilal Halawé pour une plainte portée contre lui par d’anciens détenus du camp de Khiam qui l’accusent de séquestration et de torture. Mais il n’a pas encore apparu devant le juge en raison de son état de santé et aucun mandat d’arrêt n’a été émis contre lui, indique l’agence officielle ANI.
Les pressions américaines à l’État libanais n’ont pas cessé depuis son arrestation en septembre dernier, sous prétexte qu’il détient la nationalité américaine et qu’il est atteint d’un cancer au stade 4. Les plus récentes ont été formulées par la nouvelle ambassadrice américaine, Dorothy Chia, lorsqu’elle a rencontré le président de la République la semaine dernière en présentant son accréditation.
« Une haute trahison »
« L’acquittement de collaborateur Fakhoury est une haute trahison pour le Liban », a lancé le mufti cheikh Abas Zogheb.
Et de poursuivre : « La trahison est un grand crime qui ne peut être invalidé. Le moindre châtiment qui devrait lui être infligé est de lui soutirer la nationalité libanaise et de le condamner à la perpétuité. Afin que les collaborateurs comme lui qui vivent à l’extérieur du Liban sachent que s’ils rentrent au Liban, leur unique sort sera la prison ou la peine de mort ».
Cheikh Zogheib a conclu : « si le pouvoir au Liban respecte son peuple, il aurait ordonné de couper la main à celui qui a signé le décret de sa libération ».
Source: Divers