Les unités de l’Armée nationale libyenne conduite par le maréchal Khalifa Haftar doivent se retirer de Syrte et d’Al Djoufrah pour ne pas être prises pour cibles par une opération militaire, selon le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, cité par Sputnik.
«Il faut que Haftar se retire de Syrte et d’Al Djoufrah. Nous l’avons transmis à la partie russe. Des préparatifs militaires pour une opération à Syrte sont menés à l’heure actuelle, bien que nous continuions d’attendre un règlement négocié. Mais s’il [Haftar] ne se retire pas, nous démontrerons notre détermination», a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères sur la chaîne de télévision TRT.
Il a assuré que la Turquie considérait un règlement négocié comme l’unique issue possible à la crise libyenne.
«Une trêve observée à l’heure actuelle n’est pas dans l’intérêt du gouvernement libyen. Nous avons des doutes quant à la sincérité de [Khalifa] Haftar. Nous pensons qu’il tente de gagner du temps et prépare une nouvelle attaque. Le gouvernement libyen estime qu’il faut d’abord voir une feuille de route et accepter la trêve si cette dernière renferme des conditions convenables. Et il a raison», a ajouté le ministre turc.
Plongée dans le chaos depuis 2011 et suite à une intervention à l’initiative de la France de Sarkozy, la Libye -un pays riche en pétrole- est divisée en deux camps rivaux entre le gouvernement d’union nationale dirigé par Fayez el-Sarraj, qui siège à Tripoli et est reconnu par la communauté internationale, et un gouvernement parallèle élu dans l’est du pays, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar qui a entrepris plusieurs tentatives de s’emparer de Tripoli depuis avril 2019. Sarraj jouit du soutien de la Turquie et du Qatar, alors que Haftar est soutenu par les Emirats, l’Egypte et plusieurs pays occidentaux.