Quatre attaques distinctes ont ciblé des vehicules militaires ou diplomatiques américaines et britanniques en Irak au cours des dernières 24 heures, ont indiqué mardi des sources sécuritaire et diplomatique.
Mardi matin a eu lieu la première attaque contre un véhicule diplomatique britannique en Irak depuis plus d’une décennie.
Un engin explosif artisanal a ciblé ce véhicule de l’ambassade britannique qui revenait de l’aéroport de Bagdad, a indiqué à l’AFP une source diplomatique.
L’attaque, a eu lieu devant la Zone verte ultrasécurisée abritant des institutions du pouvoir irakien mais aussi des missions diplomatiques, notamment l’ambassade des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, selon cette source.
Un responsable de la sécurité irakien a indiqué que les forces irakiennes étaient en état d’alerte dans la Zone verte.
Dans la nuit, des roquettes Katiouchas ont visé l’ambassade des Etats-Unis, selon ce même responsable. Le système de défense aérien de l’ambassade en a intercepté deux. Les autres s’étant abattus dans sa périphérie, selon le site web de la télévision iranienne arabophone al-Alam. Des témoins ont affirmé selon l’AFP avoir entendu un fort bruit de roulement puis une explosion, avant de voir des rayons de lumière rouge.
Selon al-Alam, le lundi 14 spetembre, deux opérations aux engins piégés avaient eu lieu contre des convois d’équipements militaires américains, dans les deux provinces de Diwaniyeh et de Babel.
Deux jours plus tôt. un convoi américain avait été visé dans la province de Salaheddine, un engin piégé ayat déchiré le pneu de l’un des véhicules.
La présence militaire occidentale est décriée par les principaux acteurs politiques du pays depuis l’assassinat le 3 janvier dernier du numéro deux du Hachd al-Chaabi Abou Mahdi al-Mohandes, au côté du chef de l’unité al-Qods des Gardiens de la révolution iranienne le général Qassem Soleimani dans un raid américain.
Leur retrait a été réclamé par le Parlement irakien durant un vote qui a obtenu la majorité des voix. Des manifestations auxquelles ont participé des centaines de milliers d’Irakiens ont aussi réclamé ce retrait. L’ex-Premier ministre Adel Abdel Mahdi avait lui aussi exigé ce retrait dans un double message adressé au commandement de la Coalition internationale et au Conseil de sécurité.
Mais les Etats-Unis refusent d’obtempérer, sous prétexte que la résolution n’a pas été votée à l’unanimité au sein du parlement, sachant que les Kurdes s’étaient abstenus d’y prendre part.
Selon des observateurs, la hausse des opérations anti américaines ces derniers jours sont une réponse aux tentatives de Washington de se désister des accords conclus avec Bagdad, en feignant la baisse de ses effectifs à 3000 militaires. Alors que le Parlement exige un retrait total.
Force est de constater que certaines sources avancent d’autres raisons à ces attaques anti américaines.
De hauts responsables ont expliqué à l’AFP qu’ils interprètent ces attaques comme une réponse aux réformes prévues par le Premier ministre Moustafa Kazimi, « certains groupes craignant un épuisement de leurs ressources », selon l’AFP.
Occultant les demandes exprimées à ce dernier par les différents acteurs politiques de mettre en exécution la résolution du parlement irakien, ils lient les dernières attaques après que le bureau du Premier ministre a annoncé des changements majeurs dans les effectifs notamment de la Banque centrale et des commissions dédiées à l’intégrité et aux investissements.
Les récentes nominations visent à lutter contre la corruption au sein de l’Etat, selon ces hauts responsables.
Depuis son invasion en 2003, et l’édification de son Etat et de son système politique basé sur le partage confessionnel et ethnique sous les supervision des Etats-Unis, l’Irak est devenu l’un des 20 pays les plus corrompus au monde selon Transparency International. La corruption lui a coûté plus de 400 milliards d’euros en 17 ans, rapporte l’AFP.
Source: Divers