Le projet de loi iranien prévoyant notamment l’augmentation du taux d’enrichissement de l’uranium et le recours à des centrifugeuses plus avancées que celles prévues par l’accord nucléaire sera examiné sans délai. Cette décision a été prise par les députés à la suite de l’assassinat d’un de ses grands chercheurs du domaine nucléaire.
Les élus iraniens ont voté à une large majorité en faveur de l’accélération de l’examen du projet de loi ayant pour objet de donner un coup de fouet à l’activité nucléaire du pays, annonce le communiqué diffusé par le service de presse du parlement.
Cette séance s’est tenue dans la foulée de l’assassinat, commis le vendredi 27 novembre, d’un scientifique iranien haut placé dans la filière nucléaire. 232 des 246 élus ont donné leur voix en ce sens. S’il est adopté, le projet de loi en question prévoit la possibilité d’augmenter le taux d’enrichissement de l’uranium.
Sur son compte Twitter, le député Nezam Mousavi a pour sa part précisé que le vote du projet de loi pourrait avoir lieu mardi.
En outre, dimanche, les parlementaires ont convenu d’accorder le statut de double importance à ce projet de loi intitulé Action stratégique pour faire lever les sanctions.
Projet de loi en question
Ce projet de loi prévoit, comme annoncé précédemment, d’augmenter le niveau d’enrichissement de l’uranium à 20% et plus. Actuellement, l’Iran enrichit son uranium à 4%, alors que le taux prévu par l’accord nucléaire est de 3,67%.
En outre, il propose d’utiliser les centrifugeuses IR-2M sur le site de Natanz et d’installer des IR-6 sur celui de Fordo, alors que l’accord nucléaire n’autorise que l’utilisation de centrifugeuses de génération IR-1. Enfin, il compte relancer le réacteur d’Arak et de lancer la construction d’un deuxième.
Un des paragraphes du projet de loi exige que les autorités renoncent au protocole additionnel donnant à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) un accès plus large à l’information et aux emplacements d’État.
Le communiqué adopté par les parlementaires et cité par l’agence de presse Fars affirme que le retrait du protocole additionnel est la meilleure réponse à l’assassinat du scientifique.
Assassinat du scientifique iranien
Un scientifique iranien haut placé du secteur nucléaire a été tué vendredi 27 novembre. Mohsen Fakhrizadeh, âgé de 59 ans, était à la tête du département Recherche et innovation du ministère iranien de la Défense lorsqu’il a été pris pour cible dans sa voiture par plusieurs assaillants dans la localité d’Absard, à l’est de Téhéran, qui l’ont gravement blessé. Il n’a pas pu être réanimé, selon les autorités iraniennes.
Le lendemain, le Président iranien, Hassan Rohani, a accusé « Israël » d’avoir agi comme « mercenaire » des États-Unis dans cet assassinat.
Source: Sputnik