Le conseiller du guide suprême pour les questions internationales Ali Akbar Velayati a averti les Etats-Unis qu’ils devraient renoncer à la politique de la gâchette qui consiste à réimposer des sanctions, au cas où ils voudraient entamer de nouveau les pourparlers avec les Iraniens.
L’ayatollah Khamenei n’était pas satisfait
Rappelant que l’ayatollah Khamenei n’était pas satisfait dès le début par le mécanisme suivi pour les négociations, il a assuré lors d’une interview sur le site du guide suprême : « si les USA voudraient revenir à l’accord nucléaire , ceci nécessite des conditions au préalable, dont la suspension des sanctions et l’engagement que le prochain gouvernement devrait lui aussi respecter les décisions prises par le précédent. Le président se devrait aussi de s’engager dans un message par écrit et non oral comme cela avait eu lieu avec le président Barak Obama, parce que le répertoire des Etats-Unis est devenus très sombre en matière d’engagement dans les accords avec les Etats ».
« En cas de nouvelles négociations, il faut renoncer au mécanisme de la gâchette qui nécessite de réimposer des sanctions à l’Iran et renoncer à l’idée selon laquelle les compensations pour les pertes subies par l’Iran est un principe illogique », a-t-il ajouté.
Assurant que l’Iran est un pays indépendant qui adhère aux principes de la révolution qui ont rétabli au peuple iranien ses droits usurpés sous le régime précédent, il a souligné que son pays ne cédera ni aux pressions ni aux contraintes américaines et non américaines.
M. Velayati a regretté que la France, le Royaume uni et l’Allemagne n’aient pas respecté leurs engagements d’empêcher la réimposition des sanctions indirectes à l’Iran. Alors que selon lui, la Chine et la Russie ont quant à elles observé le leur avec son pays.
Il a assuré que son pays ne s’est jamais engagé à ne pas effectuer les activités liées à l’utilisation pacifique de la technologie nucléaire.
« C’est le droit inaliénable pour n’importe quel Etat que d’utiliser cette énergie. L’Iran a entièrement le droit de prendre les mesures facilement chaque fois qu’il décide de procéder à l’enrichissement », a-t-il affirmé.
Trump a vidé l’accord
Interrogé lui aussi par le site du Guide suprême, le chef de la diplomatie iranienne Mohamad Javad Zarif a insisté sur le nécessité que les USA suspendent les sanctions comme étape préliminaire au retour à la table des négociations.
« Il ne suffit pas que les USA retournent à l’accord nucléaire pour le moment », a-t-il insisté, estimant que le président américain sortant Donald Trump avait tenté de le vider de son contenu durant les quatre dernières années et imposé des sanctions qui puissent rester de vigueur quand bien même les USA retournaient à l’accord.
« Les Etats-Unis devraient avant tout respecter leurs engagements, leur retour à l’accord n’étant qu’une question secondaire parce la question primordiale est de normaliser les relations économiques avec les autres pays », a-t-il ajouté.
L’accord n’est pas sacré
La même logique a été défendue par le chef du Parlement iranien Mohamad Baqer Qalibaf selon lequel l’accord nucléaire « n’est pas sacré ».
« Ce qui importe l’Iran est l’élimination des sanctions », a-t-il déclaré lors de l’ouverture d’une séance parlementaire.
Selon lui, la signature du président élu Joe Biden n’est pas non plus « une garantie pour l’Iran qui a l’expérience des promesses rompues du temps de son prédécesseur Barak Obama ».
Après avoir relancé l’enrichissement de son uranium à 20%, Téhéran avait adressé un ultimatum jusqu’au 24 février prochain pour suspendre les sanctions, faute de quoi elle arrêtera l’application du protocole annexe, selon le membre de la présidence du Parlement iranien Ahmad Ami Abadi.
Source: Médias