Le Conseil de sécurité de l’Onu s’est réuni, lundi 10 mai, en urgence sur les violences israéliennes à Jérusalem AlQuds occupée, mais sans s’entendre sur une déclaration commune, les États-Unis jugeant qu’un «message public n’était pas opportun à ce stade», selon des diplomates.
À l’issue de nouvelles consultations dans l’après-midi sur la possibilité de publier un texte commun appelant à une désescalade, plusieurs diplomates ont indiqué à l’AFP qu’il ne devrait pas y en avoir lundi.
Dans la matinée, les États-Unis avaient dit à leurs 14 partenaires du Conseil, lors d’une visioconférence qui s’est tenue à huis clos, «travailler en coulisses» pour apaiser la situation et «n’être pas sûrs qu’à ce stade une déclaration aiderait».
«Les États-Unis sont engagés de manière constructive pour garantir que toute action du Conseil de sécurité contribue à apaiser les tensions», s’est bornée à indiquer dans le courant de l’après-midi un porte-parole de la mission américaine auprès de l’Onu.
Lors de la réunion tenue à la demande de Tunis, la Norvège, la Tunisie et la Chine avaient présenté un projet de déclaration réclamant «à Israël d’arrêter les activités de colonisation, de démolitions et d’expulsions» de Palestiniens, «y compris à Jérusalem-Est».
Dans ce document obtenu par l’AFP, le Conseil exprimait aussi «sa grave préoccupation face aux tensions et violences croissantes dans la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est».
Il soulignait aussi «l’importance» pour toutes les parties «de s’abstenir de prendre des mesures unilatérales qui exacerbent les tensions et sapent la viabilité de la solution à deux États».
Et il leur demandait de «faire preuve de retenue, de s’abstenir de toute provocation et de rhétorique, et de maintenir et respecter le statu quo historique dans les lieux saints».
L’un des vecteurs de tension des dernières semaines à Jérusalem-Est est le sort de familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah menacées d’expulsion au profit de colons juifs.
Après de violents heurts, lundi matin à AlQuds occupée, le Hamas avait adressé un ultimatum à Israël en réclamant que ses forces se retirent d’ici 18 heures (15 heures en temps universel) de l’esplanade des Mosquées. Des centaines de fidèles palestiniens ont été blessés ou arrêtés par l’occupation, depuis le début du mois de Ramadan, lors des heurts avec l’occupation sur ce lieu saint.
Et, à 18 heures, un barrage de roquettes a fusé de cette enclave vers les territoires occupés. Les forces d’occupation ont annoncé, dans la nuit de lundi à mardi 11 mai, le lancement d’une opération militaire contre la bande de Gaza. Plusieurs domiciles ont été bombardés tuant plus de 20 personnes, dont des femmes et des enfants.