Les Palestiniens ont lancé mercredi 12 octobre une grève dans les quartiers est de la ville sainte d’al-Qods (Jérusalem) pour protester contre une offensive lancée par les forces de sécurité de l’occupation israélienne après la mort d’une soldate dans une opération de résistance dans la nuit du samedi à dimanche derniers.
Selon l’AFP, les commerces sont restés fermés dans la Vieille ville et dans la principale rue commerçante de Jérusalem-Est.
La soldate israélienne a été tuée samedi soir au checkpoint de Shu’fat, un camp de réfugiés palestiniens au nord de la ville sainte d’al-Qods occupée.
Depuis, l’armée et la police d’occupation israélienne mènent une chasse à l’homme pour tenter de retrouver l’auteur de cette opération, encerclant notamment le camp en question.
Arrivé au check-point, il était descendu de sa voiture, s’est dirigé vers les soldats israéliens et a ouvert le feu à bout portant. Il semblait porter un revolver.
Dans le camp de Shu’fat , des heurts ont éclaté entre les forces d’occupation israéliennes, lourdement armées, et des Palestiniens qui lançaient des pierres dans le camp.
Selon Kazem Abou Khalaf, un porte-parole de l’agence de Nations unies responsable de l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), le contrôle renforcé des entrées et la violence ont entraîné la fermeture des écoles et des centres de santé de l’agence dans le camp.
« La situation sur place est vraiment tendue », a-t-il dit à l’AFP, faisant état de tonnes de déchets non collectés qui s’accumulaient.
Dans la Vieille ville d’al-Qods, Nawal Jodeh a indiqué à l’AFP que sa fille habite le camp de Shu’fat avec sa famille : « elle dit que la situation est mauvaise là-bas ».
Lors d’une visite dans le camp, le député palestinien de la Knesset israelienne Ahmed Tibi a parlé mardi de « souffrance à Shu’fat « , faisant état de « personnes malades ou blessées qui peinent à sortir du camp pour être soignées, de boulangeries vides, de médecins et infirmières qui n’arrivent pas à y accéder ».
« Pour sortir du camp, il faut faire la queue dans sa voiture pendant trois ou quatre heures. C’est un châtiment collectif », a-t-il dénoncé
Des habitants de Shu’fat ont appelé mardi soir à « la désobéissance civile » contre les mesures israéliennes.
Mardi, un second soldat israélien a été tué dans une nouvelle attaque, près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée et théâtre de heurts et d’opérations israéliennes ces derniers mois. Et mercredi l’armée israélienne a dit avoir bloqué des routes menant à cette ville, également en grève.
Les jeunes palestiniens ont multiplié leurs opérations de résistance anti-israéliennes meurtrières depuis mars et avril, atteignant leur apogée avec celles qui ont été réalisées au cœur de Tel Aviv. Depuis, l’armée israélienne a multiplié les opérations et les arrestations en Cisjordanie, surtout dans les secteurs de Jénine et Naplouse.
Ces raids israéliens, souvent émaillés de heurts avec la population palestinienne, ont fait plus d’une centaine de morts côté palestinien, soit le bilan le plus lourd en Cisjordanie depuis près de sept ans, selon l’ONU.