Les médias israéliens ont diffusé une vidéo filmant de jeunes hommes encagoulés qui marchaient le long de la barrière de barbelés qui sépare le Liban de la Palestine occupée, assurant que ce sont des combattants du Hezbollah.
Ils ont indiqué que les images ont été prises par un soldat israélien, non loin de la colonie Doviv en Haute Galilée.
Selon la chaine de télévision Channel 12, « les images de ce groupe montrent qu’il s’agit d’une unité militaire typique qui se promène publiquement à proximité de la frontière ».
« C’est quelque chose que nous n’avons jamais vu auparavant », fait-elle remarquer. « Dans les images qui ont été prises du côté israélien, l’on peut voir 8 éléments du Hezbollah et selon les informations, ils cachaient des armes », décrit-elle aussi.
Channel 12 poursuit : « tous les éléments portaient des tenues similaires et un arsenal qui semblaient être sophistiqué. Leur stature de leur corps est différente des autres éléments activistes du Hezbollah qui travaillent à la frontière. Ce qui attise les doutes sur la présence d’une force militaire entraînée laquelle pourrait très bien être l’unité d’élite Radwan, et qui serait déployée tout au long de la frontière ». Selon les images, ils sont vêtus tous de tenues militaires kakis, et portaient des sacs à dos.
Toujours selon ce média, « tous les éléments sont encagoulés et certains portaient des cameras Go-Pro qui enregistraient la tournée ».
« L’arrivée d’une unité du Hezbollah a été observée par l’unité de surveillance de l’armée israélienne qui a dépêché une force sur les lieux de l’incident et qui est restée là-bas jusqu’au départ des éléments de la zone frontalière » selon Channel 12.
Des sources ont assuré pour le média que « des éléments ont franchi la Ligne bleue et se sont collés à la barrière sur trois points différents. Mais les recommandations adressées aux forces étaient de se présenter devant eux et de leur permettre de quitter les lieux ».
Mais selon d’autres médias israéliens, des sources de l’armée israélienne ont assuré que « les combattants du Hezbollah n’ont pas franchi la Ligne bleue », mais évoquent une violation de la résolution 1701 qui stipule qu’il est interdit au Hezbollah de travailler à la frontière.
Un responsable sécuritaire de la Galilée orientale a pour sa part, affirmé « ne pas être surpris de les voir se promener à la frontière comme avant la guerre 2006 ».
« Nous constatons que le Hezbollah défie depuis quelques mois pour harceler et mobiliser les forces de l’armée israélienne », a-t-il ajouté.
Le correspondant militaire du quotidien israélien Yedioth Ahronoth estime que ce genre de vidéo est devenu coutumier récemment. « Ce qui nous rappelle la phase qui a précédé l’été 2006 ».
Commentant cette vidéo, l’expert des questions stratégiques Yoni ben Menahem a écrit sur Twitter : « la situation à la frontière avec le Liban dépasse une fois de plus les lignes rouges et Israël, tout simplement, ne riposte pas ».
Pour le correspondant militaire Noam Amir « Hezbollah ne surveille pas mais se prépare ».
Aucune réaction n’a été exprimée par le Hezbollah sur cette tournée à la frontière.
Depuis que l’entité sioniste a confisqué la partie nord libanaise du village al-Ghajar, où elle a édifié une barrière la séparant du territoire libanais, et l’édification d’un tronçon de mur dans la région de Kfarchouba réclamée par le Liban, les provocations de part et d’autre de la frontière ont connu un pic.
Le Hezbollah a riposté en installant une tente au-delà de la ligne bleue dans la zone des hameaux de Chebaa réclamés par le Liban. Toutes les médiations réalisées par des acteurs internationaux n’ont pu le persuader de la démanteler.
Ont suivi d’autres provocations auxquelles le Hezbollah ne serait pas étranger aux yeux des Israéliens : les tirs de feux d’artifice ou les tirs en l’air effectués par des jeunes face aux soldats israéliens ; la confiscation et le sabotage des caméras de surveillance israéliennes sur le mur séparant la colonie Metula et le village libanais Kfarkela, également par des jeunes ; les travaux de nivellement par les habitants libanais qui ont permis d’ouvrir une route dans la région de Kfarchouba, une zone qui n’avait pas été approchée depuis 1978.
La semaine passée, le correspondant d’al-Manar au sud du Liban Ali Shoeb a diffusé sur sa page Twitter une vidéo dans laquelle est captée une délégation militaire israélienne de haut rang, conduite par le chef d’état-major de l’armée d’occupation Herzi Halevi, dans l’avant-poste cheikh Abbad, en face de la localité libanaise Hola au sud du Liban.
De leur côté, les Israéliens se sont pris à une patrouille de l’armée libanaise en tirant deux bombes fumigènes sur elle alors qu’elle était en mission de routine sur les collines de Kfarchouba, en compagnie de soldats de la Finul.
Ils avaient auparavant jeté des gaz lacrymogènes sur une équipe de gens des médias qui étaient en compagnie du député Qassem Hachem pour une tournée au confins avec les hameaux de chebaa occupés.
Le dimanche dernier, les deux armées, libanaise et de l’occupation israélienne se sont mobilisées de part et d’autre de la frontière, sur les hauteurs de Kfarchoub, lors d’une tournée d’une délégation originaire de cette région.
Ces évènements sont d’autant plus gravissimes pour les Israéliens qu’ils interviennent à un moment critique de leur histoire de l’entité. Plus que jamais la société israélienne est divisée en raison de la refonte judicaire entamée par le gouvernement le plus à droite de son histoire. Une scission d’autant plus grave qu’elle a touché l’armée aussi.
Source: Divers