L’universitaire israélien de culture arabe et ex-lieutenant des renseignements militaires Mordechai Kedar a déclaré être en contact avec des factions de l’opposition armée syrienne et que celles-ci sont disposées à conclure un accord de paix avec « Israël ».
S’adressant à la télévision israélienne Channel 2, il a déclaré : “Je suis en contact permanent avec les dirigeants des factions de l’opposition syrienne, et mon impression est qu’ils ne considèrent pas Israël comme un ennemi”.
Le mercredi 27 novembre, des radicaux de Hayat Tahrir al-Sham (HTS/HTC), un groupe terroriste désigné par l’ONU et ex-filiale d’Al-Qaïda, ont lancé une attaque sur la région d’Alep à partir de leur bastion dans le gouvernorat d’Idlib. Trois jours plus tard, ils ont réussi à s’emparer d’une grande partie de la ville d’Alep.
“Ils sont prêts à un accord de paix avec Israël, seulement s’ils obtiennent le contrôle de la Syrie et du Liban”.
“Les chefs des factions de l’opposition syrienne ont fait savoir à Tel-Aviv qu’ils prévoient d’ouvrir une ambassade israélienne à Damas et à Beyrouth”, a rapporté M. Kedar.
“Aujourd’hui, nous sommes aux côtés des ‘révolutionnaires’ syriens, mais demain, je ne sais pas. Les ‘rebelles’ en Syrie se débarrasseront de la présence iranienne et du Hezbollah, il faut donc les soutenir. S’ils sont corrects avec nous, nous les soutiendrons, sinon, nous ne les soutiendrons pas”, a-t-il ajouté.
Les chefs de cette “opposition syrienne” soutenue par l’étranger ont fait des offres similaires à Israël pendant la guerre secrète menée par les États-Unis pour renverser le président syrien Bachar el-Assad et son gouvernement, depuis 2011.
En avril 2014, un responsable de “l’opposition syrienne” a lancé un appel à la collaboration avec Israël pour renverser le gouvernement syrien, affirmant que “la révolution a créé une opportunité historique pour la paix entre les nations”.
Kamal al-Labwani, médecin et ancien prisonnier politique depuis dix ans, a déclaré aux médias israéliens qu’il estime que “nous [‘l’opposition’] avons des intérêts communs avec Israël”. “L’Iran, le Hezbollah et Al-Qaïda sont les ennemis communs d’Israël et du peuple syrien. Nous devons nous unir contre eux”, a déclaré cet opposant influent.
Cependant, Israël a apporté un soutien direct à l’affilié syrien d’Al-Qaïda, le Front Nusra, dirigé par Abou Mohammad al-Jolani, un ancien dirigeant de l’État islamique en Irak.
Le Front al-Nosra a ensuite changé de nom pour devenir Hayat Tahrir al-Sham, le groupe terroriste qui attaque actuellement Alep.
En 2015, le Wall Street Journal a rapporté qu’Israël soigne les miliciens d’Al-Qaïda du Front al-Nosra blessés en combattant l’armée syrienne.
En 2019, le chef d’état-major sortant de l’armée israélienne, Gadi Eisenkot, a reconnu pour la première fois qu’Israël a effectivement fourni des armes à des groupes armés de “l’opposition” syrienne tels que le Front al-Nosra et l’Armée syrienne libre (ASL).
Huit jours avant l’offensive d’HTS sur Alep la semaine dernière, Yedioth Ahronoth a révélé que le chef du Shin Bet (renseignement intérieur) d’Israël, Ronen Bar, a récemment effectué une visite clandestine en Turquie, où il a rencontré Ibrahim Kalin, chef de l’agence du renseignement turc Millî İstihbarat Teşkilatı (MIT).
Selon l’AFP, les combattants d’HTS reçoivent des ordres directs des services de renseignement turcs. “Des sources parmi des miliciens en contact avec les renseignements turcs ont déclaré que la Turquie a donné son feu vert à l’offensive”, a déclaré le correspondant d’AFP dans le gouvernorat d’Idlib, tenu par HTS. “Les djihadistes et leurs alliés soutenus par la Turquie ont reçu des ordres d’un commandement d’opérations conjoint”, a ajouté le correspondant.
Sources: The Cradle; Spirit Of Free Speech