Un responsable du Hamas a affirmé lundi que Gaza n’était « pas à vendre » après des informations du Washington Post sur un plan des Etats-Unis pour l’après-guerre prévoyant de déplacer la population et de placer le territoire palestinien sous contrôle américain.
Sollicité par l’AFP, le département d’Etat n’a pas réagi dans l’immédiat aux informations du journal sur ce projet publié quelques jours après une réunion à Washington censée selon l’émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, examiner un « plan très complet » pour l’après-guerre dans la bande de Gaza.
Le plan de 38 pages, consulté par le quotidien américain, envisage « le déplacement « volontaire » des quelque deux millions d’habitants de Gaza vers d’autres pays ou dans des zones sécurisées à l’intérieur du territoire dévasté par près de deux ans de guerre israélienne génocidaire, le temps de sa reconstruction pour le transformer en un centre touristique et technologique ».
Le territoire palestinien serait placé pendant dix ans sous l’administration d’une entité baptisée Gaza Reconstitution, Economic Acceleration and Transformation Trust, ou GREAT Trust, qui laissera après la place à une « entité palestinienne réformée et déradicalisée », d’après la même source.
Ceux qui accepteraient de partir recevraient 5.000 dollars en cash ainsi qu’une aide couvrant quatre ans de loyer et un an de nourriture, toujours d’après le plan rapporté par le journal américain.
« Gaza n’est pas à vendre », a déclaré Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, sur les réseaux sociaux, en affirmant que le territoire est « une partie intégrante de la grande patrie palestinienne ».
Il a souligné le « refus du Hamas et de notre peuple » de ce plan.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait apporté son soutien à un projet annoncé en février par le président américain Donald Trump qui a dit vouloir prendre « le contrôle » de Gaza et en faire la « riviera du Moyen-Orient », répétant que la population du territoire pourrait aller vivre ailleurs.
Ce projet avait alors été rejeté par les pays arabes et des pays occidentaux et l’ONU.
« Le Hamas rejette tous ces plans qui déplacent notre peuple et maintiennent l’occupant sur nos terres », a déclaré un autre responsable du Hamas sous couvert de l’anonymat.
Israël mène une offensive destructrice dans la bande de Gaza, en riposte à une attaque sans précédent menée par le Hamas contre son territoire le 7 octobre 2023.
Interrogés par l’AFP sur le plan publié par le Washingon Post, des habitants du territoire palestinien ont exprimé leur méfiance.
« Est-ce que Trump accepterait d’être déplacé de sa maison et de sa ville si la Russie devenait plus forte que l’Amérique? », a affirmé Waël Azzam, la soixantaine, un déplacé à Khan Younès (sud).
« Le plan américain, c’est du vent, ils nous mentent. S’ils veulent vraiment aider Gaza, tout le monde sait ce qu’il faut faire: faire pression sur Netanyahu pour qu’il arrête la guerre et les tueries », a déclaré Qassem Habib, 37 ans, qui vit sous une tente à Gaza-ville (nord).
En revanche, Ahmad al-Akkaoui, un autre habitant de Gaza-ville, contre laquelle l’armée israélienne a dit préparer une offensive majeure, affirme être prêt à tout accepter pourvu que la guerre cesse.
« Si la guerre s’arrête et que nous sommes transférés dans des pays européens pour vivre une vie normale, avec des garanties pour reconstruire Gaza, moi, je soutiens le plan de Trump », a-t-il dit.
Source: Avec AFP