Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé, le lundi 15 septembre, à « revoir » les liens avec ‘Israël’ après l’agression israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas au Qatar la semaine dernière.
Ce sommet conjoint exceptionnel de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) visait à hausser le ton face à cette agression sans précédent à Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu à Gaza.
Selon le texte final consulté par l’AFP, les dirigeants arabes et musulmans exhortent « tous les États (…) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre ».
Les voisins arabes du Qatar, les Émirats arabes unis et Bahreïn, ainsi que l’Egypte, la Jordanie et le Maroc figuraient parmi les pays présents qui reconnaissent ‘Israël’.
Les dirigeants des Émirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc n’ont pas participé aux discussions, envoyant à leur place de hauts représentants.
La déclaration finale appelle également les États membres à « coordonner les efforts visant à suspendre l’adhésion d’Israël aux Nations unies ».
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio se trouvait lundi à Tel-Aviv pour montrer son soutien à ‘Israël’ avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d’un État palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU à la fin du mois.
Il est attendu mardi à Doha. Rubio a affirmé le « soutien indéfectible » de son pays à ‘Israël’ pour éliminer le Hamas, près de deux ans après une guerre génocidaire dans la bande de Gaza, qui a couté la vie à 65.000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants.
Faire échouer les négociations
Dans son discours d’ouverture, l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a accusé ‘Israël’ de vouloir « faire échouer les négociations ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu « rêve que la région arabe devienne une sphère d’influence israélienne. Et c’est une dangereuse illusion », a-t-il poursuivi devant les dirigeants arabes et musulmans réunis à Doha, parmi lesquels les présidents palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais, le roi de Jordanie et le prince héritier saoudien.
L’agression israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations internationales.
« Demain, ce pourrait être le tour de n’importe quelle capitale arabe ou islamique », a averti le président iranien, Massoud Pezeshkian. « Le choix est clair. Nous devons nous unir », a-t-il martelé.
Contenir ‘Israël’
Les six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se sont rencontrées en marge du sommet à Doha, ont appelé les Etats-Unis à « user de leur influence » pour contenir ‘Israël’.
« Nous attendons des Etats-Unis, notre partenaire stratégique, qu’ils usent de leur influence sur Israël afin que ce pays mette fin à de tels agissements », a affirmé lors d’une conférence de presse à Doha Jassem Al-Budaiwi, le secrétaire général du CCG, qui regroupe l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et Oman.




