Le ministre israélien d’extrême droite Itamar Ben Gvir a affirmé jeudi qu’il votera contre l’accord sur Gaza conclu avec le Hamas, sous le parrainage des Etats-Unis, car il prévoit la libération de centaines de prisonniers palestiniens.
« Le cœur de chacun d’entre nous se remplit de joie (…) à l’idée que tous les otages devraient être libérés (…) Cependant, parallèlement à cette joie, il est absolument interdit d’ignorer la question du prix : la libération de milliers de terroristes, dont 250 meurtriers qui devraient être relâchés des prisons, c’est un prix insupportablement lourd à payer », a écrit le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir sur X.
« Je ne peux pas voter en faveur d’un accord qui libère ces terroristes meurtriers, et nous nous y opposerons au sein du gouvernement », a-t-il ajouté. La déclaration a été publiée alors que le cabinet de sécurité israélien votait sur l’accord.
Selon la télévision israélienne Channel 15, «la majorité du gouvernement israélien s’oppose à la proposition de Trump, mais ils ne veulent pas faire tomber le gouvernement de Netanyahu. »
Netanyahu mobilise des personnalités pour convaincre ses ministres de l’accord, a assuré cette chaine.
Les deux envoyés de Trump, Steve Witkoff et son gendre Jared Kushner, dépêchés pour superviser l’exécution de l’accord de cessez-le-feu ont rejoint le cabinet israélien, a indiqué la chaine 14. Ils avaient auparavant rencontré le président israélien Herzog puis le Premier ministre Netanyahu et son ministre des Affaires étrangères.
« Jusqu’à ce que Witkoff et Kushner rencontrent Netanyahu, il n’y avait pas d’accord sur la liste des prisonniers palestiniens à libérer », selon le Yediot Ahronoth.
Devant eux, Ben Gvir s’est opposé à la libération de prisonniers palestiniens en déclarant « qu’il ne peut y avoir de paix avec le Hamas qui veut nous tuer ».
« Est-ce que vous auriez fait la paix avec Hitler ? Le Hamas est Hitler, ils veulent nous tuer », leur a-t-il lancé, ont rapporté les médias israéliens.
Assurant que « l’accord préserve la sécurité d’Israël », Jared Kushner a menacé de recourir à la force le cas contraire : « Si nous y sommes contraints, nous allons recourir à la force », a-t-il déclaré après avoir quitté la réunion ministérielle avec Witkoff.
Selon la chaine 14, 53% des Israéliens sont en faveur de la poursuite de la guerre tandis que 39% y sont hostiles.
Des centaines de personnes ont dansée ce soir sur la place des Otages à Tel Aviv, a rapporté The Times of Israel selon lequel c’est « un spectacle rarement vu ‘depuis la capture de 251 otages lors de l’attentat du 7 octobre 2023 ».
La guerre continue
Depuis l’annonce de la fin de la guerre, et dans l’attente de son approbation par le gouvernement israélien, plus de 10 raids ont été perpétrés dans le nord, l’ouest et le centre de la bande de Gaza, a indiqué l’agence palestinienne Shehab, selon laquelle 27 martyrs ont été recensés ce jeudi, dont 18 à Gaza-ville et 9 au sud de l’enclave.
Un raid sur une maison à Gaza-ville sur la tête de ses habitants a fit au moins 4 martyrs et plus de 70 blessés et disparus.
Le mouvement de résistance Hamas a condamné « le massacre horrible perpétré par l’aviation d’occupation israélienne contre la maison de la famille Ghaboun à l’ouest de la ville de Gaza » le qualifiant de « crime brutal ».
Selon lui, « le gouvernement du criminel de guerre Netanyahu vise à brouiller la situation, à perturber les efforts des médiateurs et à entraver les efforts visant à mettre en œuvre l’accord visant à cesser la guerre et l’agression contre Gaza. »
Dans la soirée, l’armée d’occupation israélienne a annoncé avoir frappé « une cellule de terroristes du Hamas dans le nord de la bande de Gaza » arguant « qu’elle opérait à proximité de ses forces et qu’elle représentait une menace immédiate pour les soldats déployés dans la zone ».
Trump se rend au Moyen-Orient et rêve du prix Nobel
Donald Trump a déclaré qu’il prévoit de se rendre dimanche au Moyen-Orient.
« Les otages rentreront lundi ou mardi. Je serai probablement là. J’espère être là. Nous prévoyons de partir dimanche, et j’ai hâte d’y être », a affirmé le président américain à des journalistes à la Maison Blanche.
Trump s’est félicité des célébrations en Israël et « dans de nombreux autres pays ». Interrogé sur une possible normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, il a esquivé la question.
Il a également évoqué sa candidature au prix Nobel de la paix, estimant avoir « réglé huit conflits » dans le monde, dont le cessez-le-feu à Gaza, qu’il qualifie de « plus grand ».
Trump a assuré que « personne ne serait contraint à partir » de Gaza, répétant une promesse contenue dans son « plan de paix » dont Israël et le Hamas viennent d’approuver une première phase. « Personne ne sera forcé de partir. Non, c’est même le contraire », a-t-il dit dans le Bureau ovale, où il recevait le président finlandais Alexander Stubb.
Le président de la Knesset, Amir Ohana, a annoncé avoir invité officiellement le président américain Donald Trump à prononcer un discours devant le Parlement israélien. Dans un message publié sur X, il l’a qualifié de « plus grand ami et allié du peuple juif de l’histoire moderne ».
Source: Divers