La Défense civile palestinienne de Gaza a annoncé dans un communiqué que nombre de familles déplacées de force dans l’enclave assiégée sont désormais piégées dans des tentes inondées, alors que la tempête Byron s’est lourdement abattue sur Gaza pendant la nuit.
L’organisation a précisé que ses équipes ont évacué 14 tentes inondées par les pluies diluviennes dans différents quartiers de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, pour y reloger des familles. Elle indique également avoir dégagé des véhicules embourbés sur des routes sablonneuses.
La rapporteuse spéciale des Nations unies, Francesca Albanese, a déploré le fait que « le cauchemar continue » à Gaza pour les Palestiniens « laissés à eux-mêmes et souffrant de la faim au milieu de la tempête », qui devrait continuer à faire des ravages à Gaza jusqu’à vendredi selon les prévisions météorologiques.
#فيديو | « اللهم خفّف عنّا يا الله ».. مناجاة تحت الأمطار الغزيرة والرياح العاتية، ويكابد النازحون في خيام ممزقة قسوة المنخفض الجوي القطبي الذي يضرب قطاع غزة، مضاعفًا معاناتهم الإنسانية. pic.twitter.com/5rmwfwkaqU
— وكالة شهاب للأنباء (@ShehabAgency) December 11, 2025
Dans ces conditions hostiles, les plus vulnérables se retrouvent sans protection suffisante. « Cela inclut les nouveau-nés, pour lesquels l’hypothermie est extrêmement dangereuse », a indiqué le mercredi 10 décembre le bureau des affaires humanitaires de l’ONU.
حال الخيام تحت المنخفض الجوي.
أطفال و رجال و نساء الكل يحاول منع تسرب الأمطار لداخل الخيام.
غزة تغرق pic.twitter.com/Y0YBCAPGkl
— Hanzala (@Hanzpal2) December 11, 2025
Après deux ans de guerre génocidaire israélienne contre Gaza, l’immense majorité des immeubles résidentiels du territoire palestinien ont été détruits ou endommagés. La plupart des deux millions d’habitants de Gaza sont contraints de vivre dans des abris de fortune.
De nouveaux déplacements
Environ 200 familles issues des communautés littorales ont, au cours des dernières heures, quitté des zones désormais inhabitables pour rejoindre un site improvisé dans les ruines de la cité Hamad, à l’est de Khan Younès, dans le sud de Gaza.
« Ces familles ont décidé de se déplacer en raison de l’impact des pluies fréquentes et du risque d’inondation sur leur lieu de résidence précédent », a précisé Farhan Haq, porte-parole adjoint du Secrétaire général, lors du point de presse quotidien de l’ONU, à New York.
#عاجل | الأونروا: هطل الأمطار في قطاع #غزة يحمل مصاعب جديدة ويفاقم الأوضاع المعيشية المتردية أصلا ويجعلها أكثر خطورة pic.twitter.com/680MdClqGd
— قناة الجزيرة (@AJArabic) December 11, 2025

Dans un territoire où même les infrastructures de base ont été réduites à néant, empêcher l’eau de tout engloutir devient un travail permanent. Selon M. Haq, les travailleurs humanitaires s’affairent à poser des sacs de sable, vider les caniveaux et dégager les déchets solides qui s’accumulent, faute de service public.
À ces opérations s’ajoute l’indispensable distribution de tentes, bâches et draps, un flux qui peine pourtant à suivre l’ampleur des besoins.
L’éducation tente, elle aussi, de reprendre souffle. Le porte-parole a souligné que 65 salles de classe, utilisées ces derniers mois comme refuges, ont été nettoyées pour accueillir de nouveau des élèves. Mais l’élan demeure fragile et le matériel scolaire reste bloqué aux portes de Gaza, entravant toute reprise réelle des apprentissages.
Les livraisons d’aide alimentaire, elles, rencontrent toujours des difficultés. Depuis le début du mois, M. Haq estime que 270 000 personnes ont reçu une aide alimentaire régulière, distribuée à travers 60 points disséminés dans la bande, dont un nouveau centre ouvert à Beit Lahiya, dans le nord de Gaza difficile d’accès. Un geste modeste face à une population qui dépend presque entièrement de ces colis pour manger.
Pour la première fois depuis août, 3 500 kits vétérinaires ont pu entrer dans la zone. Leur distribution à plus d’une centaine d’éleveurs et de propriétaires d’ânes rappelle à quel point, ici, chaque bête représente une source de nourriture, de revenu ou de transport, et donc un fragment de survie.
Mais à Gaza, aucun secteur n’est réellement à l’abri. Les attaques israéliennes se poursuivent, ajoutant une menace supplémentaire à un paysage déjà frappé par les intempéries et le dénuement.






