Le secrétaire général du groupe paramilitaire irakien Badr a accusé le président turc de soutenir les groupes terroristes en Syrie et en Irak. Hadi Al-Améri qui est aussi l’un des dirigeants des Ahchd al-Chaabi, organisation paramilitaire formée de volontaires, répondait aux déclarations de Recep Tayyip Erdogan qui avait taxé de « terroristes » les différents groupes qui combattent dans le cadre du Hachd al-Chaabi contre la milice wahhabite Daesh.
« Ses propos sont irresponsables et relèvent de sa nature intempestive, avec tout le monde. Ils voudraient aussi camoufler le fait qu’il supporte les groupes terroristes en Syrie et en Irak », a dit M. Améri dans un entretien avec la télévision al-Mayadeen TV.
« Tout ce qu’endurent la Syrie et surtout l’Irak, dans toutes ses composantes, arabes, kurdes, turcomanes et assyriennes, sunnites et chiites, musulmanes et chrétiennes, à commencer par la présence de Daesh et tous les attentats terroristes qui en ont découlé, je crois que les Turcs y ont contribué grandement. La Turquie est le parrain inconditionnel des terroristes », a-t-il ajouté.
M. Ameri a reproché au gouvernement irakien « sa faiblesse qui d’après lui encourage Erdogan à faire des déclarations pareilles.
« Le gouvernement est faible face à l’occupation turque à Baachiqa qui perdure jusqu’à nos jours. Il (Erdogan) justifiait la présence de ses troupes en disant voulant combattre Daesh. Or Daesh a été délogé de cette région. C’est la preuve qu’ils ont des ambitions en Irak. Leur présence est une occupation flagrante et le gouvernement irakien se doit de prendre une position plus courageuse et plus ferme, en coupant toutes les relations commerciales avec la Turquie », a-t-il insisté.
Et d’ajouter : « c’est en coupant les échanges commerciale bilatérales avec la Turquie qu’Erdogan sera humilié »
Interrogé sur la riposte à Erdogan, M. Améri a conclu : « notre meilleure riposte à Erdogan est que nous vainquions Daesh qui a été pendant longtemps soutenue par lui ».
Ankara est accusée d’avoir facilité l’entrée des miliciens de Daesh en Syrie et en Irak, et d’avoir entretenu avec eux des relations commerciales, notamment en important le pétrole qu’il extrayait dans les zones irakiennes et syriennes qu’il occupait.
A la fin de son entretien, le chef du Hachd al-Chaabi a réitéré la volonté des hachd al-Chaabi non seulement de libérer l’Irak de Daesh mais aussi toute la Syrie.
Le Hachd al-Chaabi a été formé à l’appel de la référence religieuse irakienne chiite, au lendemain de la chute entre les mains de Daesh en 2014 de Mossoul et d’Al-Anbar que l’armée formée par les Américains avaient été incapable de défendre.