La base de Hmeimim est l’un des objets militaires russes les plus connus et les plus modernes. Point d’appui de l’armée russe en Syrie, elle est équipée de tout le nécessaire pour assurer son bon fonctionnement et plus encore: une bibliothèque, un musée, une église… Mais comment cet aérodrome syrien abandonné est-il devenu un avant-poste russe?
La première base militaire russe, ou plutôt soviétique, est apparue en Syrie en 1971 sur le port de Tartous. Alors, lorsqu’en 2015 le gouvernement syrien a lancé un appel de l’aide à Moscou, le commandement russe a décidé de créer une base militaire à proximité de ce port, a raconté dans une interview à la chaîne de télévision russe Zvezda le général de corps d’armée Aleksandr Dvornikov, premier commandant du groupe russe en Syrie, qui officie désormais en Russie où il commande la région militaire du Sud.
Selon lui, pour déployer une base militaire l’armée a choisi un aérodrome civil abandonné depuis des années.
En septembre 2015, une base aérienne pleinement opérationnelle a vu le jour à Hmeimim. À cette époque, la situation en Syrie était extrêmement tendue, alors qu’une grande partie du pays se trouvait sous le contrôle de Daech et que les troupes gouvernementales reculaient. La base a donc été construite dans des conditions difficiles, presque sur la ligne de front.
Selon le général Dvornikov, l’armée a réussi à instaurer rapidement des structures de commandement et le système de contrôle, ainsi que le Centre pour la réconciliation des parties en conflit.
Une attention particulière a été accordée aux questions de sécurité. Ainsi, l’espace aérien de la base est protégé par des systèmes de défense antiaérienne tels que le Pantsir-S1 et le S-400.
Sur simple ordre tout objet aérien non autorisé qui pénètre dans un rayon de 60 kilomètres autour de la base peut être détruit.
Pour preuve, des terroristes ont tenté à plusieurs reprises d’attaquer la base de Hmeimim avec des pièces d’artillerie improvisées. Les projectiles lancés ont été immédiatement détruits par les Pantsirs. Par ailleurs, la défense aérienne russe a abattu des drones des terroristes chargés d’engins explosifs.
La sécurité des systèmes antiaériens eux-mêmes et de l’ensemble du périmètre de la base est assurée par les forces des fusiliers marins russes. Il y a aussi des points de contrôle tenus par des militaires syriens.
La police militaire est elle en charge de la sécurité sur le territoire de la base aérienne. Elle protège également la flotte impressionnante d’aéronefs des Forces aérospatiales russes qui y sont déployés. Il s’agit des chasseurs, des bombardiers, des hélicoptères militaires et de grands avions de transport.
Pour ses besoins, l’armée russe a amélioré la piste d’envol, de sorte que désormais les bombardiers lourds et même le gigantesque transporteur Antonov An-124 Rousslan sont en mesure d’y atterrir.
Parmi les premiers membres de l’armée russe à avoir débarqué en Syrie figurent les médecins militaires, dont à l’avant-garde est une équipe médicale spéciale de Sébastopol. Quatre heures après l’arrivée ils ont pu y déployer un hôpital de campagne. Les médecins russes ont désormais leur propre bâtiment tout équipé sur le territoire de la base.
En outre, la base abrite deux cantines, une pour les soldats et une pour les officiers. Pour varier les plaisirs, des journées de la cuisine nationale sont organisées tous les mois. Les soldats ont donc régulièrement le plaisir de manger ukrainien, géorgien, ossète ou encore ouzbèke. De plus, les plats sont toujours préparés à base de légumes frais.
Pour se détendre, les militaires ont accès à divers types d’activités: une bibliothèque, un poste de télévision et un billard sont à leur disposition, sans parler des cabines téléphoniques gratuites et une aide psychologique professionnel.
Par ailleurs, la base est équipée d’une buanderie et d’un bain russe pour satisfaire les besoins de ses résidents. Pour ceux qui se trouvent sur des positions plus éloignées, il existe aussi un bain mobile.
La Russie mène depuis le 30 septembre 2015 une opération militaire contre les terroristes en Syrie sur décision du président russe Vladimir Poutine et à la demande du président syrien Bachar el-Assad. Le 14 mars 2016, Vladimir Poutine a ordonné le commencement du retrait de la majorité des forces aériennes russes de Syrie. Selon lui, les militaires russes ont accompli leur mission et inversé la tendance dans la lutte contre le terrorisme.
Source: Sputnik