Afin de protéger ses côtes d’Extrême-Orient, la Russie déploiera bientôt une deuxième batterie du système de missiles supersoniques dernier cri Bastion sur la péninsule du Kamchatka.
Dans un proche avenir, la brigade de missiles et d’artillerie côtière stationnée au Kamtchatka recevra une deuxième batterie de système de missiles Bastion, a annoncé lundi Sergueï Lipiline, commandant des troupes et des Forces dans le nord-est de la Russie.
«Le système de missiles côtiers Bastion a remplacé les complexes Rubezh et Redout obsolètes et usagés. Actuellement, une seconde division a été créée et reçoit une formation», a-t-il déclaré dans un entretien accordé au journal Krasnaïa Zvezda. «En outre, selon les projets, dans les prochaines années, nous devrions obtenir plus de bataillons Bastion et Ball. Un chaque année.»
Auparavant, le ministère russe de la Défense avait annoncé qu’un système Bastion par an serait livré à chaque Flotte pour permettre aux unités côtières d’être complètement équipées d’ici 2021.
Un complexe de batterie Bastion comporte 12 lanceurs montés sur la plate-forme du tracteur MZKT-7930 fabriqué en Biélorussie, dont la caisse abrite deux conteneurs de transport et de lancement avec des missiles de croisière supersoniques anti-navires Onyx. Chaque missile porte une ogive de 290 kg, développée par les ingénieurs du centre nucléaire de Sarov. Bien que ne portant qu’une charge conventionnelle, deux ou trois missiles Onyx P-800 seuls suffisent pour couler un navire de classe frégate. Cinq missiles Onyx peuvent couler un porte-avions. Le complexe est hors de portée des avions de pont car il est déployé à distance considérable de la côte. Il ne faut que cinq minutes pour déployer le système. Une fois déployé, le complexe est aussitôt prêt à servir et reste totalement opérationnel pendant cinq jours, en fonction des stocks de carburant.
Le missile P-800 développe une vitesse qui le rend pratiquement invisible pour les radars modernes. De plus, l’engin accomplit des manœuvres extrêmes en s’approchant de sa cible. De cette façon, le missile ne peut être vu qu’au dernier moment, quand faire quelque chose pour l’intercepter est déjà impossible. Pour couronner le tout, ce missile supersonique vole à quelques mètres au-dessus de la surface de l’eau à l’approche de la cible. Ces missiles manœuvrent vivement, changent de direction de vol pour embrouiller les stations radar ennemies. Plus important encore, ces missiles opèrent ensemble.
Source: Sputnik