De concert avec les officiels occidentaux, les médias «mainstream» multiplient les accusations contre Assad. Ils font part sans cesse «des attaques aux substances chimiques» dans la Ghouta occidentale, attaques qu’ils attribuent au président syrien bien que la Syrie ait démantelé son arsenal chimique en 2013 après une campagne de dénigrement similaire.
Le journal russe Kommersant revient sur les conséquences de cette vaste offensive politico-médiatique et les conséquences dangereuses que celle-ci pourrait avoir en termes militaires.
«Début de la semaine, le porte-parole du Kremlin a souligné que ce n’est pas aux médias de faire le procès d’Assad et de le culpabiliser, mais bien aux experts internationaux, et qu’aucune accusation ne peut se confirmer sans une enquête internationale préalable».
En novembre dernier, la Russie a proposé la mise en place d’un nouveau mécanisme «indépendant et professionnel» destiné à collecter des échantillons sur les lieux de présumées des attaques chimiques en lieu et place des organismes existants dont la probité est contestée. Moscou refuse de cautionner les réseaux sociaux ou encore les sources d’information inconnues et non fiables.
À vrai dire l’Occident a commencé un jeu dangereux dans la Ghouta. L’«accusation chimique» pourrait lui servir de prétexte pour lancer une action militaire directe contre Damas, alors que ce dernier continue à réaliser des progrès militaires fulgurants dans la région de la Ghouta.
D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que l’Occident a recours au scénario chimique pour tenter d’évincer Assad du pouvoir.
En 2013, Obama a été à deux pas d’attaquer Damas avant que la Russie ne déclenche le processus de désarmement chimique de l’État syrien et retire aux Américains le prétexte de provoquer un conflit majeur.
Or, depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, l’option militaire se fait à nouveau parler d’elle. En avril 2017, les États-Unis de Trump ont d’ailleurs pris pour cible, de plus de 50 missiles, la base syrienne d’al-Chaayrate en riposte à une supposée attaque militaire chimique de l’armée syrienne contre Idlib.
Sans se donner la peine d’enquêter, la Maison Blanche a jugé Assad coupable et est passée à l’acte. Depuis le début 2018, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis s’acharnent à aplanir le terrain en vue d’une nouvelle action militaire.
Mais quelle sera la réaction russe à une guerre américaine contre Damas??
Maxime Soutchkov, expert du club Valdaï, estime qu’une nouvelle attaque américaine contre le territoire syrien placerait à coup sûr la Russie et les États-Unis face à face. Et la confrontation militaire sera sans merci.
Pour le moment l’idée d’une guerre américaine contre la Russie ne fait pas l’unanimité. Il faut attendre de voir lequel des deux partis, pro ou anti-guerre finiraient par prendre le dessus.
À l’époque d’Obama, les services de sécurité avaient travaillé sur plus de 50 scénarios différents pour s’emparer du palais présidentiel syrien et éliminer Assad. Obama a toutefois décidé de ne pas passer à l’acte.
Ce qui pourrait ne pas être le cas de Trump, comme le murmure «certains généraux» : «Il faut avoir la peau de Poutine».
Source: IUVMPRESS