C’est un non catégorique que Damas a opposé au délégué onusien sur la Syrie, Staffan de Mistura qui s’est rendu dans la capitale syrienne dimanche dans le but de faire passer une nouvelle formule visant à mettre fin à la situation dans la ville d’Alep.
Ce rejet concerne surtout la proposition d’une sorte d’administration locale pour les quartiers est, chargée administrative, de services et sécuritaire, indépendamment de celle d’Alep de l’ouest.
La visite de l’émissaire onusien intervient au moment où l’armée syrienne a lancé une offensive pour déloger les miliciens des quartiers est d’Alep. Le front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie, et leurs alliés Noureddine al-Zenki et Ahrar al-Sham forment le gros de ces milices confinées dans les quartiers assiégés par les forces gouvernementales depuis l’été dernier.
La seule chose que Damas a admise dans la proposition de de Mistura est celle qui stipule l’évacuation des miliciens du front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie, rebaptisé front Fateh al-Sham
« Nous lui avons dit que nous étions d’accord avec lui sur la nécessité d’évacuer les terroristes de l’est d’Alep, mis à part nos désaccords sur leur nombre exact. Mais il n’est pas du tout permis de laisser 275 mille personnes de nos citoyens les otages de cinq, six, ou sept mille miliciens. Aucun gouvernement dans le monde ne peut admettre cela », a affirmé le chef de la diplomatie syrien Walid al-Mouallem, lors de la conférence de presse qu’il a organisé à l’issue de sa rencontre avec l’émissaire onusien.
« Est-il possible que les Nations Unies viennent récompenser les terroristes qui ne cessent de tirer leurs roquettes sur l’ouest d’Alep causant des milliers de victimes et de blessés? », s’est révolté Mouallem .
« Hormis cela, s’agissant de la sortie des malades et des blessés de l’est d’Alep, nous avons proposé trois occasions de trêves successives pour les évacuer mais hélas ils ne leur ont pas permis de sortir. Des ambulances les attendaient dans les zones de passages mais les terroristes les ont criblés de tirs pour empêcher les civils de sortir », a-t-il poursuivi.
Mouallem a rappelé la proposition de règlement proposée par son gouvernement : « ceux de nos concitoyens qui voudraient rester à Alep, peuvent rester. Et ceux parmi les miliciens armés et les habitants voudraient quitter l’est d’Alep peuvent aussi régler leur problème soit en restant soit en se dirigeant vers Idleb ou la Turquie, la voie leur sera accessible ».
« Après l’évacuation des miliciens, il faut rétablir à l’est d’Alep les institutions étatiques pour les services et la sécurité, qui ne peut nullement faire exception par rapport aux autres villes où des règlements et des réconciliations avaient été conclus », a-t-il affirmé.
Damas semble parfaitement en accord avec Moscou sur ce point.
Par la voix de la porte-parole des Affaires étrangères, Maria Zakharova, elle a elle aussi rejeté la suggestion du conseil local.
« Le conseil local d’Alep est un jeu entre les mains des terroristes », a-t-elle déclaré, estimant que « le fait de donner aux factions illégitimes le droit de décider du sort des civils leur permettra de les faire chanter pour obtenir leur loyauté ».
Quant à de Mistura, il a mis en garde durant son intervention que le temps commence à s’écouler pour la situation à Alep, estimant que « nous sommes dans une course contre la montre ».
Il s’est fait le porte-parole de la campagne de condamnations internationales contre le bombardement intensif contre les quartiers est.
Sans souffler aucun mot sur les bombardements meurtriers contre les quartiers ouest d’Alep.
Source: Divers