La visite inopinée du Premier ministre israélien à Oman a provoqué un véritable séisme. Les propos du ministre des Affaires étrangères omanais n’a pas non plus arrangé les choses, ce dernier ayant affirmé à Manama qu’il était temps d’accepter le régime terroriste d’Israël en tant qu’État. Or, ce même Oman a refusé toute médiation entre Israël et Palestiniens. Pourquoi ? Les USA ont-ils fait pression sur Oman pour qu’il accueille Netanyahu en lieu et place de l’Arabie saoudite au terme d’une semaine particulièrement éprouvante pour le régime de Riyad ?
Oman a déclaré qu’il n’agirait pas en tant que « médiateur » entre Israéliens et Palestiniens, minimisant ainsi la portée de la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« Le Sultanat d’Oman ne fait que de mettre en avant des idées pour aider Israël et les Palestiniens à régler leurs problèmes », a déclaré, le samedi 27 octobre, le ministre omanais des Affaires étrangères, Yousuf bin Alawi bin Abdallah, lors d’une conférence sur la sécurité à Manama, la capitale bahreïnie.
Le ministre omanais a tenu ces propos au lendemain d’une visite controversée à Oman de Benjamin Netanyahu, accompagné d’autres hauts responsables israéliens, dont le chef du Mossad.
« Nous ne disons pas que la route est maintenant facile et jalonnée de fleurs, mais notre priorité est de mettre fin au conflit et de passer à un nouveau monde », a déclaré Abdallah, cité par l’agence de presse Reuters.
Bien qu’il ait tenté de se montrer impartial, Abdallah a déclaré qu’Oman comptait sur les États-Unis et leurs efforts pour parvenir au « Deal du siècle ».
L’administration Trump ne lésine sur rien pour concrétiser le « Deal du siècle », dont les détails ne sont pas encore connus. Selon des rapports, le « Deal du siècle » prévoit la formation d’un État palestinien avec une souveraineté limitée sur environ la moitié de la Cisjordanie et sur toute la bande de Gaza.
L’accord prévoit également le désarmement du mouvement de la Résistance palestinienne Hamas et il ne réserve pas aux Palestiniens le droit de faire de la partie orientale de Qods leur capitale.
Cela alors que le président de l’Autorité autonome palestinienne Mahmoud Abbas, qui s’était rendu à Oman avant Benjamin Netanyahu, s’est opposé au « Deal du siècle », en disant que le plan avait été conçu sans consulter les Palestiniens. Mahmoud Abbas a également rejeté tout rôle de médiation des États-Unis, étant donné que ces derniers ont reconnu la ville de Qods comme étant la « capitale » d’Israël.
Or, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte et la Jordanie ont promis aux États-Unis d’apporter leur soutien au « Deal du siècle », lors de visites effectuées dans ces pays par le conseiller en chef de Donald Trump, Jared Kushner, et Jason Greenblatt, son envoyé dans la région.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Joubeir a déclaré, le samedi 27 octobre à la tribune de la conférence de Manama, que le royaume saoudien croyait que le « processus de paix » constituait la clé de la « normalisation » des relations avec Israël.
Dans la foulée, le ministre omanais des Affaires étrangères a également affirmé : « Israël est présent dans la région. Nous le comprenons tous. Le monde en est également conscient. Le temps est probablement venu pour qu’Israël soit traité de la même manière et qu’il assume les mêmes obligations. »
Selon des observateurs, « Mascate s’est finalement décidé à se soumettre au plan américain sous la pression de Washington et de Riyad, l’allié le plus puissant des États-Unis dans la région du golfe Persique, qui s’est rapproché de Tel-Aviv au cours des dernières années ».
Cependant, les groupes palestiniens ont dénoncé la visite du Premier ministre israélien à Oman, exhortant les pays arabes à soutenir le peuple opprimé palestinien.
Le Hamas a mis en garde contre les conséquences dangereuses de la visite de Netanyahu pour le peuple palestinien. Le Mouvement du Jihad islamique a également dénoncé la visite, affirmant qu’Oman avait blanchi Netanyahu des crimes commis contre des Palestiniens innocents en l’accueillant dans le pays.
Source: PressTV