Moscou affiche toujours son scepticisme face à la décision de Washington de retirer ses forces de Syrie.
Selon le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, «Washington crée constamment de nouvelles conditions qui violent la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie.
« Alors même que ces principes sont inscrits dans les principales résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies», a-t-il poursuivi, lors d’une interview avec l’agence russe Sputnik.
M. Lavrov estime aussi que ce ne sera pas facile de résoudre le problème de la présence américaine illégale en Syrie.
Sergueï Lavrov a toutefois ajouté qu’il fallait attendre pour juger de «ce qu’il adviendra du « départ » des États-Unis de la Syrie annoncé par le Président Trump».
La semaine passée, c’est le président russe Vladimir Poutine qui a exprimé ses doutes sur les intentions américaines sur le retrait américain annoncé par son homologue américain Donal Trump, rappelant que les Américains ont d’innobrables fois annoncé vouloir se retirer d’Afghanistan sans le faire.
Le 19 décembre dernier, le Président américain a posté sur Twitter la déclaration suivante: «Nous avons vaincu Daech en Syrie, ma seule raison d’y rester au cours de ma présidence».
Quelque temps plus tard, la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders, a annoncé que, conformément à la décision de Donald Trump, les États-Unis avaient entamé le retrait de leurs troupes, comptant environ 2.000 hommes, du territoire syrien.
Cette décision n’est pas passée sans conséquences au sein de l’administration américaine, dont les membres sont manifestement en désaccord entre eux. Depuis, le secrétaire d’Etat Jim Mattis et l’émissaire de la Maison blanche pour la lutte contre ISIS Brett McGurk ont démissionné.
Elle n’est pas non plus la bienvenue chez les partenaires européens de Washington, dont l’Allemagne, la Grande Bretagne et la France.
Cette dernière compte garder ses troupes dans ce pays.
Ce lundi, Trump a indiqué s’être entretenu avec son homologue turc recep Tayyip Erdogan pour ne pas que « le retrait de ses troupes laissent un vide politique dans les régions occupées par les kurdes », ou en d’autres termes pour ne pas permettre au gouvernement syrien d’y assoir son contrôle.