L’armée syrienne est entrée dans la ville de Manbej, au nord-est de la province d’Alep, à proximité de la frontière avec la Turquie, et y a hissé le drapeau syrien, a annoncé le haut-commandement des forces armées syriennes, ce vendredi 28 décembre.
« L’armée et les forces armées assument entièrement leurs responsabilités nationales d’imposer la souveraineté de l’Etat sur chaque pouce du sol syrien», signale le communiqué de l’armée.
Cette entrée s’est faite à la demande de la milice kurde des Unités de protection du peuple kurde (YPG) qui occupait cette localité, et a sollicité la protection du gouvernement syrien contre l’offensive que le gouvernement turc menace de lancer depuis plusieurs semaines.
Le Président turc Recep Tayyip Erdogan avait plusieurs fois annoncé vouloir lancer une offensive contre les milices kurdes des YPG à Manbej si les États-Unis n’évacuaient pas les combattants kurdes de la zone. Il a par la suite affirmé que le lancement de l’opération avait été différé après un entretien téléphonique avec Donald Trump.
« Nous demandons à l’Etat syrien auquel nous appartenons en tant que terre, peuple et frontières d’envoyer ses forces armées pour prendre en charge ces zones et protéger la région de Manbej, face aux menaces turques », est-il écrit dans le texte des YPG, publié ce vendredi et adressé à Damas.
Et de poursuivre : «après notre retrait de la région de Manbej, nous allons nous consacrer à la guerre contre Daech et les autres, à l’est de l’Euphrate et dans d’autres régions ».
Le Kremlin a été le premier à saluer cette démarche, révélant que les concertations à Moscou avec les deux ministres de la Défense et des Affaires étrangères turcs aborderont cette démarche. Les deux responsables turcs devraient arriver en Russie le samedi 29 décembre.
Selon le quotidien britannique Daily Mail, Moscou avait mis en garde Ankara, alors qu’elle préparait ses troupes pour lancer l’assaut, qu’elle devait de rester en dehors de la Syrie pour permettre à l’armée syrienne de restituer les zones qui seront évacuées par les troupes américaines, conformément à l’annonce faite par le président américain Donald Trump.
L’entrée de l’armée syrienne dans cette ville intervient au moment où des troupes de miliciens syriens pro Ankara se préparaient elles aussi à l’investir, avec l’aide des troupes turques. Leur nombre s’élève a près de 8.000 et ils sont encadrés par la milice de l’Armée syrienne libre (ASL).
La semaine passée, après l’annonce de retrait américain, le Conseil de la Syrie démocratique (CSD) a dépêché deux délégations, à Moscou et à la base russe de Hmeïmim. Sans oublier la délégation envoyée vers la capitale française. Par la suite, les troupes syriennes régulières et des militaires russes s’étaient déployés dans les alentours de Manbej, notamment dans la localité d’al-Arimah. Les forces syriennes font partie de la force al-Nimr, dirigée par le général syrien Souheil al-Hassan, ainsi que le cinquième bataillon, soutenu par la Russie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
L’une des demandes formulées par le CSD a été de ne pas envoyer les forces de défense populaire mais des gardes-frontières, indique cette instance médiatique de l’opposition syrienne soutenue par les Occidentaux.
Sources: Al-Manar, Al-Mayadeen, Sana; Sputnik. (Photos de Média de guerre)
Source: Divers