Les manigances de Donal Trump ne tarissent pas. Pour camoufler ses appréhensions de faire la guerre à l’Iran, il sait très bien manipuler les évènements et manier les mots.
Tout ce qu’il fait dans le Golfe persique ces dernières semaines tourne autour d’une seule équation : faire croire qu’il va en guerre sans y aller. Ce que tout le monde appelle la politique du bord du gouffre.
Jamais dans leur histoire les Américains ne font la guerre à quiconque dont il croit qu’il détient les moyens de leur résister. On a vu comment ils ont appauvri l’Irak avant de s’abattre sur lui.
Et c’est dans cette logique dualiste qu’il faut comprendre l’article du New York Times selon lequel Donald Trump a approuvé une opération militaire devant cibler le 20 juin des installations iraniennes avant de se raviser et d’annuler les frappes au dernier moment.
Alors que les gardiens de la révolution iranienne lui ont abattu l’un de ses drones, le plus sophistiqué et le plus cher – 220 millions de dollars la pièce-, sur les eaux internationales selon les dires de ses généraux, Trump ne peut que feindre vouloir lancer une offensive contre l’Iran. Question pour une superpuissance de sauver la face et surtout les apparences.
Mais il ne peut pas non plus la déclencher, car ses résultats ne sont pas garantis. Sans oublier que les Etats-Unis tirent très bien profit du conflit régional entre l’Iran et ses ennemis régionaux, a coût de centaines de milliards de dollars soutirés à leurs alliés.
Or il faut justifier le manquement au passage à l’acte, toujours pour préserver la face.
Et c’est là que les pirouettes de Trump sont les plus ridicules.
Après l’article du NYT, sur sa page Twitter, il a argué que le drone américain ne vaut pas la mort éventuelle de 150 personnes. Des Iraniens !! Et a fortiori des militaires!
«Lundi, ils ont abattu un drone sans pilote volant au-dessus des eaux internationales. Nous avons chargé nos armes pour riposter contre trois sites différents lorsque j’ai demandé combien de personnes mourraient. 150 personnes, Monsieur, m’a répondu un général. 10 minutes avant les frappes, je les ai suspendues. Cela ne serait pas proportionnel à un drone abattu sans pilote», a écrit le président américain.
Afficher des positions humaines a toujours été la rhétorique de propagande des dirigeants étatsuniens. Et les enfreindre par leurs actes aussi : les guerres du Vietnam, d’Afghanistan, d’Irak, de Somalie,…l’illustrent énormément.
Raison pour laquelle le Président américain continue sur sa page en faisant croire qu’il était sur le point d’aller en guerre contre l’Iran. « J’ai suspendu les frappes prévues contre trois cibles en Iran, 10 minutes avant qu’elles ne doivent avoir lieu ».
«Je ne suis pas pressé, notre armée est reconstruite et de loin la meilleure du monde. Les sanctions frappent [l’Iran] et nous en avons imposé d’autres la nuit dernière. L’Iran ne pourra JAMAIS utiliser d’armes nucléaires, ni contre les États-Unis, ni contre le MONDE!».
Là aussi, il étale ses atouts pour sauver la face : la meilleure armée et des sanctions… tout en répétant le refrain mensonger des armes nucléaires.
Que le président américain en arrive à recourir à une pareille manipulation montre le piège dans lequel les iraniens l’ont enfermé : en bombardant l’Iran ses bases dans la région vont surement s’attirer leurs foudres. Ne pas le frapper est un signe indubitable de faiblesse. Un handicap de taille pour une superpuissance. Et surtout une situation inédite depuis la seconde guerre mondiale.
Source: Divers