Les relations égypto-saoudiennes s’enveniment de jour en jour. Les données font état d’un différend sérieux entre Ryad et le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.
Le conseiller du roi saoudien s’est rendu en Ethiopie, 24 heures après le soutien saoudien au Qatar face aux accusations égyptiennes mentionnant Doha dans l’attentat perpétré, le dimanche 11 décembre 2016, dans l’église Saint-Pierre et Saint-Paul du Caire.
Il convient de noter que la visite du responsable saoudien au projet du Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne (Gerd, selon son acronyme anglais) a été révélée par l’agence turque Anatolie.
Cette visite a suscité l’ire des médias égyptiens qui ont ouvertement critiqué l’Arabie. Selon une source diplomatique citée par le quotidien libanais AlAkhbar, l’objectif de cet acte saoudien est de provoquer l’administration égyptienne qui avait auparavant demandé l’aide de Ryad dans ce dossier. Et d’ajouter : cette visite amplifie les tensions entre les deux pays, et n’encourage pas les efforts de réconciliation entrepris par certains médiateurs arabes.
Arrivé vendredi à la tête d’une délégation à Addis Abeba, le conseiller au secrétariat du Conseil des ministres saoudien, Ahmed Al-Khatib, a visité le projet controversé du Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne.
Il s’est également entretenu avec le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn.
Le Premier ministre éthiopien a souhaité le soutien financier de l’Arabie saoudite à ce projet ainsi que sa coopération dans les domaines de l’énergie, du transport, de l’électricité, de l’agriculture et du tourisme.
Pour sa part, Ahmed Al-Khatib a fait part de la volonté de son pays de renforcer les coopérations économiques et diplomatiques avec Addis Abeba.
Le dirigeant saoudien s’est également entretenu avec le ministre éthiopien des Affaires étrangères auquel il a fait part de la volonté des Saoudiens d’investir en Éthiopie.
Le projet de la centrale hydroélectrique qui doit permettre à l’Éthiopie de presque doubler sa capacité énergétique, a créé des controverses. Parmi les opposants, l’Unesco pour laquelle cette installation menace un lac kényan classé au patrimoine mondial de l’Humanité.
En 2011, l’Unesco avait vainement appelé l’Éthiopie à cesser les travaux de construction. Des protestations se sont aussi élevées contre le danger que pourrait avoir ce projet pour le mode de vie des populations locales.
A tout cela s’ajoute l’Égypte qui a toujours été opposée à ce projet. Selon l’Égypte, l’Éthiopie qui bénéficie dans ce projet du soutien du régime israélien, ferait main basse, à l’avenir, sur tout le Bassin du Nil.
Nombreux sont les analystes pour lesquels le projet de barrage « Gibe 3 » irait réaliser le «Grand Israël» qui consiste en une zone s’étendant de la vallée du Nil à l’Euphrate.
Le déplacement en Éthiopie du conseiller au secrétariat du Conseil des ministres de l’Arabie saoudite, Ahmed Al-Khatib s’avère important dans la mesure où il pourrait être considéré comme une sorte de vengeance de la part de Riyad vis-à-vis du Caire qui s’est, de plus en plus, rapproché ces derniers temps de Damas.
Les échecs des terroristes, mercenaires de l’Arabie saoudite sur les champs de combat de l’armée syrienne et ses alliées, en disent long sur cette animosité envers Le Caire.
Avec AlAkhbar + ParsToday