L’agence de presse Reuters a publié un article, le mardi 10 décembre, à propos d’une unité secrète de cyber-surveillance qui a été créée en 2008 par les Émirats arabes unis, à l’aide des meilleurs sous-traitants du renseignement américain, sous l’acronyme de DREAD.
L’unité avait pour objectif initial d’aider les Émirats arabes unis à neutraliser les menaces terroristes, dont celles d’Al-Qaïda, mais elle a changé de but après le « Printemps arabe » : depuis, DREAD a été utilisé par les Émirats contre tous ceux qu’ils ont appelés « ennemis ».
Les capacités insuffisantes des Émiratis pour diriger DREAD ont été évoquées comme prétexte par les Américains pour qu’ils puissent imposer leurs propres éléments au sein de cette unité secrète.
Richard Clarke, ancien agent des États-Unis pour la lutte antiterroriste, figurait parmi ces éléments.
En effet, les États-Unis ont abusé de l’incapacité des Émiratis pour espionner le monde entier aux frais d’Abou Dhabi.
Richard Clarke et Mohammed ben Zayed, prince héritier d’Abou Dhabi, ont commencé leur contact avant même la deuxième guerre du golfe Persique en 1991.
À ce moment-là, Mohammed ben Zayed a permis à Clarke d’autoriser l’usage de l’espace aérien des Émirats pour bombarder l’Irak et lui a octroyé des milliards de dollars pour soutenir les agissements des États-Unis destinés à expulser l’armée de Saddam Hussein du Koweït.
Ce qu’a fait Mohammed ben Zayed à ce moment-là a largement contribué dans la destruction de l’Irak pendant les dernières décennies alors que les Émirats figurent actuellement parmi les pays qui prétendent compatir aux souffrances de la nation irakienne.
Richard Clarke a déclaré lors d’une interview que le projet DREAD avait pour mission de lutter contre le terrorisme alors que ces propos sont loin d’être réels : ni les États-Unis ni les Émirats arabes unis ne cherchent à combattre Daech, Al-Qaïda et les terroristes takfiristes, car ces groupes sont en effet une pure créature des Américains, des Émiratis, des Saoudiens et des Israéliens.
Dans le cadre de DREAD, les Émirats, soutenus par les agents américains, ont pu pirater entre 2012 et 2015 certains États et ont eu accès aux téléphones de militants médiatiques et de dirigeants arabes, dont le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, émir du Qatar.
Bien que l’unité DREAD soit, par nature, une unité dépourvue de tout principe éthique, l’une des missions qu’elle a accomplies reste toutefois plus honteuse que les autres : en 2017, le courriel de Loujain al-Hathloul, militante saoudienne des droits de la femme et figure des médias sociaux, a été piraté par les Émirats avant qu’elle ne soit arrêtée et rendue à l’Arabie saoudite.
Cet événement trahit la ligne de conduite d’Abou Dhabi et la manière dont il néglige l’humanité.
Ce n’est pas la première fois que les Émirats arabes unis comptent sur aide et assistance de leur allié américain pour mener leurs activités d’espionnage.
Les Émirats ont également mis sur pied une autre unité secrète destinée à espionner l’Iran, le Qatar, la Turquie, Oman et des activistes des droits de l’Homme.
Personne ne sait encore comment toutes ces campagnes d’espionnage profiteront à Mohammed ben Zayed.
Source: PressTV