Israël prépare le terrain arabe pour l’annexion des pans de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain qu’il a prévu pour le mois prochain. Et c’est Yossi Cohen, le chef du Mossad et le conseiller du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour les affaires sécuritaires qui serait chargé de cette mission « de mener des relations stratégiques avec les dirigeants arabes », selon les termes du site américain Defense One
Pour cela, indique ce site spécialisé dans les questions militaires et sécuritaires, il aurait effectué une tournée au Moyen-Orient au cours de laquelle il se serait rendu au Koweït et aux Emirats arabes unis.
« J’ai rencontré des personnalités arabes et des responsables des Etats arabes et des pays du Golfe et j’ai signé des accords et des transactions avec plusieurs protagonistes dans des Etats arabes avec lesquels nous n’avons aucun lien diplomatique », a-t-il affirmé dans un entretien avec le journal en ligne saoudien Ilaph.
Il est vrai que plusieurs régimes arabes ont bel et bien entrepris la normalisation avec l’entité sioniste, même sans accord.
Avec eux, Cohen a tenu un discours qui attise l’animosité contre l’Iran, présenté comme une menace pour eux et présentant Israël comme une protection pour eux.
« J’apprécie la collaboration avec les Etats arabes et il est important d’entreprendre des liens sécuritaires contre l’ennemi commun », a-t-il dit, estimant qu’Israël peut très bien amorcer sa collaboration avec les pays du Golfe pour faire face à l’Iran, sans attendre la conclusion d’un accord de paix.
« Israël est prêt à fournir toutes les informations nécessaires faire stopper les agressions iraniennes contre les pays du Golfe », a-t-il argué sans donner plus de détails.
Selon un autre site américain, Middle East Monitor, le chef du Mossad a entrepris sa tournée auprès des dirigeants arabes afin de parler du deal du président américain Donald Trump, destiné à mettre fin au conflit arabo-israélien et plus précisément de l’annexion d’une partie de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain.
C’est aussi l’avis du site israélien proche de Netanyahu Israel yahom qui a fait état de rencontres menées par Cohen visant surtout à scruter les intentions de certains pays arabes au cas où Israël mettait à exécution cette annexion.
L’Égypte aurait fait partie de l‘une de ses destinations. Selon le site qui avance tenir cette information de la part de diplomates arabes hauts placés et de responsables des renseignements égyptiens et jordaniens, Yossi Cohen y aurait rencontré plusieurs fois le chef des renseignements égyptiens Kamal Abbas. Il se serait mis d’accord avec lui sur la riposte égyptienne lors de la déclaration de l’annexion.
Les Egyptiens seraient même parvenus à persuader les Jordaniens de tempérer leur position dans ce cas, en se contentant de la condamner, sans aller jusqu’à annuler l’accord conclu avec les israéliens, comme ils avaient menacé de le faire, a souligné une source égyptienne pour Israel Yahom.
Le responsable égyptien aurait aussi confié que « l’implication de l’Égypte dans les évènements libyens nous importent beaucoup plus que la cause palestinienne et les intérêts d’Abou Mazen qui n’hésitera pas à rentrer en contact avec la Turquie contre nous en Libye ».
Le rôle de la Turquie qui ne cesse de prendre de l’ampleur au Moyen-oreint, semble lui aussi donner au chef du Mossad une matière à jongler sur les sentiments d’inquiétude chez les pays du Golfe et l’Egypte.
Lors de ses rencontres avec les responsables arabes qu’il dit avoir rencontrés, il a assuré avoir fait remarquer que son entité suivait de près « les activités militaires turques avec le Qatar, l’Iran, la Syrie, ainsi qu’en Irak, en Libye et à l’est de la méditerranée».
On peut aussi imaginer que le responsable israélien n’a pas manqué d’évoquer l’affaire du barrage éthiopien an-Nahda qui s’est de nouveau manifesté, et que le Caire appréhende le plus pour sa sécurité hydraulique.
Paradoxalement, dans le cadre de sa tournée, il est question d’une autre visite qui ne serait pas directement en lien avec sa mission. D’après Defense One, il se serait rendu en secret, le 18 juin dernier, à la base américaine Aïn al-Assad à l’ouest de l’Irak. Là-bas il n’a pas rencontré de dirigeants irakiens mais le général américain Scott McCain qui est l’un des commandants du Centcom et le responsable de la base maritime de la 5eme flotte américaine à Bahreïn.
C’est cette base qui a fait l’objet d’une attaque de missiles depuis l’Iran, en riposte à l’assassinat par les Etats-Unis du chef de la force al-Qods des Gardiens de la révolution, le général iranien Qassem Soleimani.
Source: Divers