Le New York Times affirme avoir eu accès à un enregistrement du ministre des Affaires étrangères iranien, mettant en cause John Kerry. L’ancien secrétaire d’État américain aurait livré à l’Iran des informations sur Israël.
Cette fuite audio proviendrait d’une discussion entre Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères et un journaliste. Le haut responsable affirme notamment que John Kerry l’a renseigné sur des opérations israéliennes en Syrie, visant les intérêts iraniens. Et ce, à de nombreuses reprises.
«C’est l’ancien secrétaire américain aux Affaires étrangères John Kerry qui m’a dit qu’Israël avait lancé plus de 200 attaques contre les forces iraniennes en Syrie», a ainsi affirmé Mohammad Javad Zarif, selon Iran International.
Le ministre aurait glissé cette confidence au détour d’une conversation plus générale, dans laquelle il se plaignait d’être tenu dans l’ignorance des actions de son gouvernement. Il aurait encore souligné l’influence du corps des Gardiens de la révolution sur les décisions de l’exécutif.
Après l’assassinat du général Soleimani, le plan de riposte contre les bases américaines d’Irak n’aurait été divulgué au Premier ministre iranien que 45 minutes avant les frappes, a notamment affirmé Mohammad Javad Zarif, selon le New York Times.
John Kerry dément, Zarif critiqué
L’authenticité de l’enregistrement n’a pas été contestée par les autorités iraniennes. Saïed Khatibzadeh, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a déclaré que les propos diffusés étaient censés être «confidentiels» et n’auraient pas dû fuiter. Il a noté que M.Zarif expliquait lui-même dans l’enregistrement que ses déclarations étaient «ses opinions personnelles».
Suite à cet incident, plusieurs voix se sont élevées en Iran pour demander la démission du ministre. La fuite intervient en effet à un moment délicat pour la diplomatie iranienne, alors qu’ont débuté les pourparlers de Vienne, visant à un accord sur le nucléaire avec les États-Unis et les puissances occidentales.
Côté américain, ces révélations ont également suscité un tollé. Nikki Halley, ancienne ambassadrice des États-Unis à l’Onu, a notamment dénoncé sur Twitter une manœuvre «dégoûtante», revenant à «poignarder dans le dos» Israël, partenaire historique des Américains dans la région. Devant le Sénat, le parlementaire républicain Dan Sullivan a pour sa part demandé la démission de John Kerry, actuel envoyé spécial pour le Climat de l’administration Biden.
Cette vague d’indignation a forcé le principal intéressé à publier un démenti sur Twitter. John Kerry a ainsi clamé que les allégations portées contre lui étaient «catégoriquement fausses» et que tout cela n’était «jamais arrivé».
Source: Avec Sputnik