Dans un communiqué diffusé le 15 juin, le ministère russe de la Défense a regretté que « les autorités de Kiev » aient, selon lui, fait obstacle au « couloir humanitaire » mis en place par la Russie depuis la veille afin d’évacuer les civils présents dans l’usine chimique Azot de Severodonetsk.
« La partie russe a mis à disposition un couloir humanitaire pour permettre l’évacuation des civils de l’usine chimique Azot à Severodonetsk. Malgré toutes ces mesures, […] les autorités de Kiev ont fait échouer avec cynisme l’opération humanitaire », a expliqué le ministère dans le document.
Le 14 juin, la Russie avait annoncé la mise en place d’un « couloir humanitaire » le 15 juin entre 5h GMT et 17h GMT (8h et 20h heure de Moscou), afin de permettre aux civils présents dans l’usine de se diriger vers des territoires situés plus au nord, et d’après les dernières informations actuellement sous le contrôle de l’armée russe.
Aucun obstacle à la sortie des civils du territoire de l’usine d’Azot
Le ministère russe a également accusé l’armée ukrainienne d’avoir «violé le cessez-le-feu à plusieurs reprises » et d’avoir profité de la « pause humanitaire pour se redéployer dans des positions [de combat] plus avantageuses et restaurer leur capacité de combat ».
Il a également assuré que les forces ukrainiennes s’étaient cachées «derrière des civils [utilisés] comme ‘bouclier humain’ ». « Le régime de Kiev a une fois de plus montré son vrai visage et son indifférence totale à l’égard de la vie de femmes, d’enfants et de personnes âgées innocents, qui sont retenus captifs […] à l’usine d’Azot », a-t-il ajouté.
Enfin, le ministère russe de la Défense a réaffirmé que « la Fédération de Russie déclare publiquement et officiellement qu’il n’y a aucun obstacle à la sortie des civils du territoire de l’usine d’Azot ».
De leur côté, les autorités ukrainiennes n’ont pour le moment pas commenté ces informations.
Une grande partie de la ville sous contrôle russe
Le 13 juin, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait reconnu que « le coût humain de [la] bataille [de Severodonetsk] pour nous est très élevé », au moment même où la Russie continuait de renforcer son contrôle de cette ville stratégique pour le contrôle du Donbass.
Le même jour, le gouverneur de l’oblast de Lougansk contrôlé par Kiev, Sergueï Gaïdaï, avait fait valoir que « 70-80% de la ville » était sous le contrôle de l’armée russe. L’état-major ukrainien avait reconnu avoir abandonné le centre-ville après une nouvelle poussée des forces russes.
Le dirigeant de la République populaire de Lougansk, Edouard Bassourine avait pour sa part, assuré que les dernières divisions ukrainiennes présentes à Severodonetsk étaient « bloquées » et qu’elles n’avaient plus que « deux possibilités […] : se rendre ou mourir ».
L’opération militaire russe lancée le 24 février en Ukraine a pour but, selon Vladimir Poutine, de protéger les populations russophones de la région du Donbass, victimes selon lui d’un « génocide ». Ces régions, qui avaient fait sécession après le coup d’État du Maïdan, refusant de reconnaître les autorités qui en étaient issues, ont été la cible de bombardements récurrents de la part de Kiev depuis 2014. Causant la mort d’au moins 13 mille personnes.
Cette opération militaire a été vivement condamnée par l’Ukraine et ses alliés, qui la considèrent comme une guerre d’invasion. Les sanctions occidentales se sont depuis lors multipliées contre Moscou.
Source: RT