Un pétrolier battant pavillon indien, le MV Saibaba, a lancé un appel de détresse, samedi, après avoir été touché en mer Rouge par un drone tiré depuis des zones contrôlées par les forces yéménites à Sanaa, a annoncé le Commandement central américain (Centcom).
Un autre pétrolier, le MV Blaamanen, battant pavillon norvégien, a également été visé par un drone yéménite, qui l’a manqué de peu, a ajouté le Centcom, selon qui il s’agit de la 14e et de la 15e attaque de navires commerciaux par les forces yéménites en mer Rouge depuis le 17 octobre.
Un destroyer américain patrouillant en mer Rouge, l’USS Laboon, aurait abattu samedi quatre autres drones d’attaque yéménites qui le visaient, à en croire le Centcom.
Ces attaques, visant des navires commerciaux à destination d’Israël depuis le début de la guerre contre Gaza le 7 octobre, ont incité les grandes compagnies maritimes à réorienter leurs navires vers la pointe sud de l’Afrique, malgré les coûts de carburant plus élevés pour des voyages beaucoup plus longs.
Plus tôt, l’armée américaine a accusé l’Iran d’avoir tiré un drone d’attaque contre un navire chimiquier au large de l’Inde.
Toujours selon la version de l’armée américaine, deux pétroliers et un destroyer américain naviguant en mer Rouge ont également été visés par des drones lancés par les forces yéménites.
L’attaque du chimiquier s’est produite samedi à 10H00 locales (06H00 GMT). Elle a causé un incendie à bord, qui a été éteint, et n’a pas fait de blessé, a indiqué le Pentagone.
Le navire, le MV Chem Pluto, navigue sous le pavillon du Libéria, appartient à une entreprise japonaise et est opéré par une compagnie néerlandaise, a-t-il précisé.
Selon la firme de sécurité maritime Ambrey, le navire « est affilié à Israël » et navigue entre l’Arabie saoudite et l’Inde, le Wall Street Journal affirmant pour sa part que la compagnie néerlandaise opérant le MV Chem Pluto « est liée au magnat israélien du transport maritime Idan Ofer ».
L’attaque s’est produite en mer d’Arabie, à 200 milles nautiques au sud-ouest du port indien de Veraval, dans l’Etat du Gujarat, ont indiqué Ambrey et l’agence de sécurité maritime britannique UKMTO.
En novembre, un cargo israélien avait par ailleurs été endommagé dans l’océan Indien par une attaque de drone, dont Washington a aussi accusé l’Iran.
Téhéran réagit aux accusations US
Parallèlement, l’Iran a rejeté samedi les accusations des Etats-Unis sur son implication dans des attaques contre des navires commerciaux en mer Rouge.
« La Résistance dispose de ses propres forces et agit en fonction de ses propre décisions et capacités », a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Bagheri, à l’agence locale Mehr.
Selon Mehr, le diplomate réagissait aux « accusations des Occidentaux » selon lesquelles Téhéran « informait » les forces yéménites de « l’emplacement des navires américains ».
Plus tôt, le ministre des affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a indiqué que les Etats-Unis avaient déjà demandé à l’Iran de recommander aux forces yéménites de ne pas agir contre les intérêts américains et israéliens dans la région.
« Nous avons clairement fait comprendre aux Américains que ces groupes ont agi, en fonction de leurs intérêts (…) », a déclaré le ministre lors d’une conférence organisée samedi pour soutenir les Palestiniens.
« Nous ne leur avons pas ordonné et ne leur ordonnerons pas d’arrêter les attaques », a-t-il poursuivi.
Affirmant agir en soutien aux Palestiniens à Gaza exposés à une guerre et à un blocus israéliens sans merci depuis le 7 octobre, les forces yéménites ont revendiqué ces dernières semaines plusieurs attaques contre des navires commerciaux liés à ‘Israël’.
Vendredi, la Maison Blanche a accusé l’Iran d’être « très impliqué dans la planification » des attaques récentes des forces yéménites en leur livrant « des équipements militaires sophistiqués » et une « aide en matière de renseignement ».
Selon le Pentagone, les forces yéménites qui contrôlent des pans entiers du territoire yéménite, dont la capitale Sanaa, ont lancé plus de 100 attaques de drones et de missiles, ciblant 10 navires.