Suite à une enquête préliminaire, l’armée d’occupation israélienne a livré son premier pronostic sur l’attaque au drone menée dans la nuit de jeudi à vendredi contre un bâtiment à Tel Aviv et revendiquée par Sanaa.
Selon le site Ynet, la question qui se pose nécessairement est de savoir comment le drone yéménite Yafa a-t-il traversé une distance de 2.000 km sur une durée d’au moins dix heures. Mais la première version de l’armée ne donne pas encore de réponse à cette question.
Le site rapporte que l’armée israélienne a décrit l’attaque comme « un évènement mauvais qui n’aurait pas dû avoir lieu ».
Elle a aussi accusé l’armée de l’air lui « incombant la totale responsabilité car elle est responsable de la défense de l’espace aérien du pays ».
Dans ses explications des faits, l’armée d’occupation avance que l’appareil en question a été détecté trop tard. « Les systèmes de détection ont observé la cible dans une partie de son parcours mais en raison d’une erreur humaine ils n’ont pas agi contre lui et il n’a pas été abattu »
L’armée a assuré « qu’il n’y a pas d’information des renseignements qu’il y a une intention de causer des dégâts dans l’ambassade américaine ».
« Il y aura une autre évaluation ultérieurement dans la matinée. Nous menons une guerre longue et la défense aérienne n’est pas hermétique. En plus du fait que nous avons intercepté une cible depuis l’Est. Nous enquêtons sur cet incident », a-t-elle ajouté.
L’armée israélienne a aussi révélé avoir observé « les traces de drones qui ont essayé de nous fourvoyer et qui ont changé l’orientation du vol pendant leur trajet ».
Assurant qu’elle a renforcé son système de défense aérienne elle a affirmé « qu’il n’y a pas de drones supplémentaires se dirigeant vers Israël ».
Un drone iranien
Le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré lors d’une conférence de presse que l’armée estimait que le drone chargé d’explosifs qui a frappé Tel Aviv cette nuit avait été lancé par les Houthis depuis le Yémen.
Selon lui, « après avoir atteint Israël depuis le Yémen, le drone s’est dirigé vers Tel-Aviv depuis la mer ».
Hagari a précisé qu’il s’agissait d’un Samad-3 de fabrication iranienne, qui avait été modifié pour avoir une plus grande portée.
Il a précisé que des dizaines de drones ont été lancés sur Israël depuis le Yémen dans le cadre de la guerre en cours, la plupart d’entre eux ayant été abattus par les forces américaines et d’autres par des avions de chasse israéliens.
Drone de nouvelle génération
Interrogé par le journal israélien Maariv, Rotem Mi-Tal, PDG d’Asgard Systems, une entreprise spécialisée dans les technologies militaires, a affirmé que « le drone n’est pas une simple arme Houthi, mais un engin sophistiqué d’origine iranienne ».
« Il s’agit d’un drone iranien opéré par des terroristes Houthis, » explique-t-il, soulignant la stratégie à long terme de l’Iran dans le développement de drones à longue portée capables d’atteindre Israël, voire les États-Unis. »
Selon lui, « le drone utilisé dans cette attaque serait plus grand et plus avancé que les modèles précédents, possiblement équipé d’un moteur électrique pour une autonomie accrue et d’une charge explosive plus importante ».
Mi-Tal s’inquiète particulièrement de la capacité de cet engin à déjouer les systèmes de détection et de défense aérienne israéliens, soit par erreur humaine, soit grâce à une technologie de vol à très basse altitude. Cette attaque soulève des questions cruciales sur l’efficacité des défenses israéliennes face à cette nouvelle menace. Mi-Tal détaille les trois phases de réponse à une menace aérienne – détection, classification et interception – soulignant les défis posés par ces drones de nouvelle génération.
Source: Médias