Des responsables humanitaires ont accusé l’armée d’occupation israélienne de permettre implicitement les gangs qui dévalisaient les camions humanitaires se dirigeant vers la bande de Gaza.
Un mémorandum des Nations Unies a qualifié cette affaire de « bienveillance passive, voire active », de la part des forces israéliennes, rapporte le journal britannique Financial Times.
La semaine passée, 29 ONG ont accusé dans un rapport commun l’armée israélienne de favoriser le pillage de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en s’en prenant notamment aux forces de police palestiniennes qui tentent de le combattre.
« Le pillage est un problème récurrent, conséquence du ciblage par Israël des forces de police restantes à Gaza, de la pénurie de biens essentiels, du manque de routes et de la fermeture de la plupart des points de passage, et du désespoir de la population qui en résulte dans ces conditions désastreuses », pointent ces ONG, dont Médecins du monde, Oxfam ou encore le Norwegian refugee council (NRC).
Le journal israélien Haaretz avait précédemment révélé que l’armée israélienne permettait à des hommes armés de piller les camions d’aide entrant dans la bande de Gaza et imposait de l’« argent de protection » (khwa) aux Palestiniens.
Le journal souligne que les hommes armés bloquent la route à une grande partie des camions entrant dans la bande de Gaza par le passage de Kerem Shalom, dans une zone sous le contrôle total de l’armée israélienne, qui « ferme les yeux sur elle et s’abstient de prendre aucune mesure. »
Il a cité des sources travaillant à Gaza, « que les attaques militantes sont menées sous les yeux ouverts des forces de l’armée israélienne, et à des centaines de mètres d’elles. Il y a des organisations humanitaires dont les camions ont été attaqués, qui ont contacté l’armée israélienne à ce sujet mais elle a refusé d’intervenir. Les organisations affirment que l’armée les empêche également d’utiliser d’autres méthodes plus sûres.
Il est à noter que ces gangs stockent les biens pillés dans des quartiers généraux ouverts, malgré le vol des avions de reconnaissance israéliens, et les revendent aux Palestiniens à des prix exorbitants.
Après qu’une centaine de camions du Programme alimentaire mondial ont été pillés ce week-end, le gouvernement de Gaza a annoncé lundi avoir éliminé au moins 20 personnes impliquées dans le pillage.
Source: Divers