Plusieurs milliers de manifestants israéliens ont conspué, ce mercredi 19 mars, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’accusant de dérives anti-démocratiques et de poursuivre la guerre contre le Hamas sans considération pour les 58 captifs encore détenus à Gaza.
Ce rassemblement, le plus important dans la ville d’AlQods occupée depuis plusieurs mois, avait été organisé par des groupes d’opposants à la politique de Netanyahu, qui protestent contre sa décision annoncée de limoger le chef des services de la sécurité intérieure (Shin Bet, Ronen Bar).
Les frappes israéliennes contre Gaza ayant repris après l’annonce prévue du limogeage de Bar, des collectifs de familles et des proches de captifs s’étaient aussi joints à la manifestation, devant la Knesset (parlement).
« Nous espérons que tous les Israéliens rejoindront le mouvement et continuera jusqu’à ce qu’on rétablisse la démocratie et qu’on libère les otages », a affirmé à l’AFP Zeev Berar, 68 ans, venu de Tel-Aviv.
« C’est toi le chef, c’est de ta faute » et « Tu as du sang sur les mains », scandaient à l’adresse de Netanyahu des manifestants.
D’autres arboraient des bannières avec le slogan « Nous sommes tous des otages » tandis que d’autres appelaient les Etats-Unis, l’allié historique de l’entité sioniste, à « Sauver Israël de Netanyahu ».
En donnant son feu vert à l’offensive nocturne contre la bande de Gaza, les proches des otages estiment que le Premier ministre a « sacrifié » les captifs qui ont peut-être été aussi victimes des bombardements.
Les manifestants accusent aussi Benjamin Netanyahu de profiter de la guerre contre le Hamas pour faire taire les critiques internes et concentrer le pouvoir dans les mains de l’exécutif.
Un projet de réforme judiciaire, visant à rogner les prérogatives de la Cour suprême, avait provoqué début 2023 une mobilisation monstre qui avait divisé les Israéliens.
Le Premier ministre a annoncé dimanche qu’il allait révoquer le chef du Shin Bet, estimant qu’il ne lui faisait plus « confiance » après l’attaque du 7-Octobre. Son gouvernement a aussi débuté une procédure de destitution contre la procureure générale du pays, qui a émis des réserves sur sa politique.