Le président Gustavo Petro a expulsé mercredi de Colombie la délégation diplomatique israélienne, après l’interception par les forces israéliennes de la Flottille pour Gaza, intervention qu’il a qualifiée de « crime international ».
Le dirigeant de gauche, au pouvoir depuis 2022, a notamment dénoncé sur X l’arrestation de deux citoyennes colombiennes « dans les eaux internationales ».
La Colombie a rompu en 2024 ses relations diplomatiques avec Israël pour protester contre la guerre dans la bande de Gaza. Israël conservait toutefois une représentation consulaire dans le pays sud-américain, qui compte 40 employés dont quatre Israéliens dotés du statut diplomatique, selon une source interrogée par l’AFP.
La présidence colombienne a exigé d’Israël la « libération immédiate » des deux Colombiennes et fermement rejeté « tout acte portant atteinte à l’intégrité physique, à la liberté et aux droits humains des citoyens colombiens à l’étranger ».
« Le traité de libre-échange avec Israël est dénoncé immédiatement », a également affirmé M. Petro.
Les forces navales israéliennes ont intercepté mercredi « plusieurs navires » de la flottille qui s’approchait de la bande de Gaza, notamment celui où se trouvait l’activiste suédoise Greta Thunberg, après qu’Israël a sommé les dizaines de bateaux de changer de cap.
« Plusieurs navires de la flottille (…) ont déjà été arrêtés en toute sécurité et leurs passagers sont en cours de transfert vers un port israélien », a indiqué le ministère israélien des Affaires étrangères.
Partie d’Espagne début septembre, la Global Sumud Flotilla (« sumud » signifie « résilience » en arabe), qui se présente comme une « mission pacifique et non violente d’aide humanitaire », compte environ 45 bateaux avec des centaines de militants pro palestiniens originaires de plus de 40 pays.
La flottille faisait route en mer Méditerranée au large de l’Egypte et s’approchait des côtes de la bande de Gaza, où Israël mène un génocide en représailles à l’attaque du Hamas dans l’enveloppe de Gaza le 7 octobre 2023.
Le président colombien a mis fin en 2024 à l’achat d’armes en provenance d’Israël en signe de protestation.
Gustavo Petro est un des principaux détracteurs du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu’il qualifie de « génocidaire » en raison de la guerre à Gaza. Il estime aussi que le président américain Donald Trump est « complice » de ce « génocide ».
Fin septembre, les Etats-Unis ont révoqué le visa de M. Petro, accusé par le département d’Etat américain d' »actions téméraires et incendiaires » lors d’une manifestation pro-palestinienne à New York.
Source: Avec AFP