Human Rights First a annoncé avoir soumis un dossier officiel à l’administration du président américain Donald Trump, recommandant « des sanctions contre le ministre de l’Intérieur bahreïni, Rashid bin Abdullah, pour son rôle dans de graves violations des droits humains, notamment des actes de torture et des traitements cruels infligés à des prisonniers politiques depuis 2011, malgré la ratification par Bahreïn de la Convention des Nations Unies contre la torture ».
Le département d’État américain reconnaît les violations
Dans une déclaration transmise à Middle East Eye, l’organisation affirme que « des détenus ont été privés de soins de santé de base, ce qui a entraîné dans certains cas leur décès, et que d’autres ont été battus pour leur extorquer des aveux ».
L’organisation souligne que « le département d’État américain a reconnu à plusieurs reprises l’existence de ces violations, mais que les responsables de la sécurité, y compris le ministre de l’Intérieur, en poste depuis 2004, n’ont pas pris de mesures efficaces pour y mettre fin ni pour traduire les responsables en justice ».
Pour sa part, Uzra Zeya, présidente et directrice de Human Rights First, a déclaré que « la torture et les mauvais traitements dans les prisons bahreïnies se sont poursuivis bien après la répression qui a suivi les manifestations de 2011 ».
Elle a souligné que « la loi américaine interdit de voyager aux responsables impliqués dans des violations flagrantes des droits humains, insistant sur le fait qu’un message ferme de Washington pourrait être un outil important pour protéger les défenseurs des droits humains et mettre fin aux arrestations arbitraires ».
Le ministre de l’Intérieur bahreïni remplit les critères pour des sanctions financières
L’organisation a expliqué que « sa décision se fonde sur les préoccupations exprimées par de hauts responsables politiques américains quant à l’impact de la situation des droits humains à Bahreïn sur les relations entre les États-Unis et le pays ».
Elle a pris note des avertissements lancés par des membres du Congrès, notamment Marco Rubio et le sénateur Ron Wyden, selon lesquels des violations systématiques pourraient compromettre la stabilité intérieure et les intérêts stratégiques américains, notamment le maintien de la Cinquième flotte à Bahreïn.
Elle a confirmé avoir soumis des documents juridiques démontrant que le ministre de l’Intérieur bahreïni remplit les critères d’imposition de sanctions financières en vertu de la loi Magnitsky internationale, en plus d’une interdiction de visa obligatoire conformément à l’article 7031(c) du Code des États-Unis. Elle a appelé à une politique américaine qui rompe avec « l’illusion de stabilité fondée sur l’impunité » et privilégie la responsabilisation et le changement de comportement.
Vaste inquiétude face à l’absence de responsabilisation
Dans le même contexte, Middle East Eye a indiqué avoir contacté le gouvernement bahreïni pour obtenir une réaction officielle à ces allégations.
L’organisation a noté que « le Comité des Nations Unies contre la torture, lors de son dernier examen périodique, a pris connaissance de rapports concordants faisant état de détenus soumis à la torture ou à des mauvais traitements », et a exprimé « sa vive inquiétude face à l’absence de responsabilisation, qui perpétue un climat d’impunité ».
Le rapport conclut en précisant avoir également contacté le Département d’État américain pour obtenir une réaction officielle à ces développements.
Source: Médias



