L’arrestation du dramaturge libanais Ziyad Itani pour collaboration avec l’ennemi sioniste a eu l’effet d’un choc dans les divers milieux libanais. Surtout qu’il affichait des positions de soutien à la cause palestinienne et était plutôt proche des partis nationaux libanais.de quoi rappeler le cas de la militante pro palestinienne Jana A. D. qui a aussi été arrêtée la semaine passée. En revanche, Itani appuyait fortement des milieux de l’opposition syrienne.
Selon le journal libanais al-Akhbar, Itani est toujours suspect et n’a pas encore été mis en examen.
Le quotidien a aussi rapporté comment il a été recruté par le Mossad. A travers une belle fille, grande, brune, aux yeux verts qui s’est présentée pour lui sous l’appellation Colette Vianvi.
Elle est entrée en contact avec lui via Facebook, depuis 2014. Il avait cru à cette époque qu’elle était suédoise. Elle l’a enrôlée pour le Mossad à partir de 2016, date à laquelle il savait très bien qu’elle était officier des renseignements israéliens.
Parmi les missions qu’elle lui a confiées de faire, celle de devenir une personnalité publique et de tisser des relations spéciales et de les developper. Elle l’a sommé de prendre soin de son physique et lui envoyait par mois la modeste somme de 500 à 1000 dollars pour cela.
Elle lui a demandé de rentrer en contact avec des hommes politiques via leurs proches conseillers ou les journalistes qui tournent dans leur orbite.
Il se devait aussi de former un courant politique qui fait la promotion de la paix avec Israël, à la base de la création d’un État palestinien d’abord, et puis en vue de normaliser avec Israël. Les personnes qu’il lui fallait choisir pour adhérer à son mouvement devaient être pacifistes, libérales et tout à fait d’accord pour la paix au Moyen-Orient.
De temps à autre, elle lui envoyait dans ses messages chiffrés des noms de journalistes libanais afin de s’enquérir sur leurs orientations, dont deux journalistes bien célèbres.
Elle a voulu savoir quels ministres il connaissait parmi les 29 du cabinet ministériel, à l’exception du Premier ministre Saad Hariri. Il lui a répondu qu’il était très proche d’un conseiller du ministre de l’intérieur Nouhad al-Machnouk. Elle l’a sollicité alors de consolider ses liens avec lui, ainsi qu’avec l’ex-ministre Abdel Rahim Mrad, qu’il connaissait ainsi que son fils.
Elle a voulu savoir les adresses de toutes les personnes qu’il connaissait et le compte rendu détaillé de ses rencontres avec eux.
Selon Itani, dans son dernier contact deux jours avant son arrestation, elle lui a fait part qu’elle allait venir au Liban le mois de décembre prochain, ce qu’il lui a déconseillé de faire. Mais elle a insisté, et voulait apparemment le mettre en contact avec certaines personnes, afin de développer ses compétences sécuritaires.
Les sources ont démenti les informations selon lesquelles il se préparait pour tuer M. Machnouk ou Mrad, ou qu’il avait participé à la préparation de leur assassinat.
Difficle de croire toutefois que ses missions qui consistent à collecter des informations et à tisser des liens avec la classe politique libanaise peuvent constituer une fin en soi.
Source: Divers