Les membres de l’Otan refusent le déploiement de nouvelles armes nucléaires en Europe pour répondre aux menaces de la Russie, a affirmé mercredi le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg après la menace du président Donald Trump d’accroître l’arsenal américain.
Les représentants des 29 membres de l’Otan vont se réunir jeudi au siège de l’Alliance à Bruxelles pour discuter des conséquences du bras de fer engagé entre les Etats-Unis et la Russie, a-t-il déclaré au cours d’un point de presse.
« Nous ne voulons pas d’une nouvelle guerre froide, nous ne voulons pas d’une nouvelle course aux armements », a-t-il averti. « Je ne pense pas que les membres de l’Otan vont accepter de déployer davantage d’armes nucléaires en Europe pour répondre au nouveau programme de missiles russe SSC-8″ (nommé 9M729 en Russie) », a-t-il affirmé.
Le président américain Donald Trump a annoncé samedi le retrait des Etats-Unis du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF), bannissant les missiles nucléaires d’une portée allant de 500 à 5.000 kilomètres, conclu avec la Russie en 1987.
Il a également menacé d’accroître l’arsenal nucléaire américain pour contrer le développement et le déploiement par la Russie d’un nouveau système de missiles à longue portée.
La décision du président américain est loin de faire l’unanimité au sein de l’Alliance, a reconnu Jens Stoltenberg. L’Union européenne a demandé à « préserver ce traité crucial pour la sécurité ».
« Le Traité INF est très important mais ne fonctionne pas s’il n’est pas respecté. Les Etats-Unis respectent leurs obligations, mais la Russie les viole », a rappelé Jens Stoltenberg.
« Les ambassadeurs (des membres de l’Otan) vont se réunir pour discuter des conséquences du déploiement du nouveau missile russe pour notre sécurité », a-t-il annoncé.
Des discussions sont également en cours avec Moscou pour convenir d’une réunion du conseil Otan-Russie, a précisé M. Stoltenberg.
Les 29 pays de l’Otan mènent en Norvège les plus grandes manoeuvres militaires depuis la fin de la guerre froide. Cette démonstration de force vise à tester la capacité de l’Alliance à repousser une agression. « Il s’agit d’un message clair à l’adresse de tous les agresseurs », a souligné Jens Stoltenberg.
La Russie a été invitée à observer les manœuvres des alliés et « nous espérons qu’elle évitera tout comportement périlleux », a dit le secrétaire général de l’Otan.
Source: Avec AFP