Le pouvoir syrien a démenti toute implication dans l’attaque chimique présumée qui a tué mardi des dizaines de personnes dans une localité rebelle du nord-ouest du pays, et accusé les rebelles armés, ainsi que leurs sponsors la Grande Bretagne , la France, la Turquie et l’Arabie saoudite.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, instance médiatique de l’opposition siégeant à Londres, cette attaque a fait au moins 58 morts et quelque 170 blessés à Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb, contrôlée en quasi totalité par une alliance de rebelles et de jihadistes takfiristes, notamment ceux de l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda front al-Nosra (rebaptisé front Fatah al-Cham et combattant actuellement dans le cadre de la coalition Hayat Fateh al-Cham).
Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal al-Meqdad a révélé que « son pays a informé depuis quelques semaines l’Organisation d’interdiction des armes chimiques que le front al-Nosra a introduit des produits toxiques en Syrie et les a stockés en préparation à une attaque chimique ».
Selon lui, « aucune résolution ne sera adoptée mercredi lors de la réunion du Conseil de sécurité, convoquée à la demande de la France et de la Grande Bretagne, car nous avons beaucoup d’amis qui savent bien que la Syrie ne fait pas des actions pareilles ».
« ce sont les rebelles et leur sponsors, en l’occurrence la France, la Grande Bretagne, la Turquie et l’Arabie saoudite qui ont commis cet acte ignoble », a dénoncé M. Meqdad, qui s’est attendu de leur part au lancement d’une nouvelle campagne de haine qui exploite cet acte ignoble contre la Syrie.
« Le fait de sacrifier si facilement des vies humaines relève d’une politique indécente », a-t-il aussi déploré, dans un entretien avec la télévision libanaise al-Mayadeen TV, appelant la Communauté internationale à punir les auteurs de cette attaque.
M. Meqdad a aussi critiqué la position de l’émissaire des Nations Unies pour la Syrie Staffan de Mistura qui a affirmé que « l’attaque chimique était aérienne », accusant indirectement les avions syriens ou russes. Il l’a appelé à être plus raisonnable et à ne pas prendre parti afin de menr à bien sa mission.
Avant ces déclarations, un responsable du ministère syrien des Affaires étrangères avait indiqué que Damas que « la Syrie confirme qu’elle s’est soumise à toutes les obligations de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques depuis qu’elle l’a ratifiée en 2013 ».
L’armée syrienne a elle aussi « démenti catégoriquement avoir utilisé toute substance chimique ou toxique à Khan Cheikhoun aujourd’hui (mardi) » et assuré qu’elle « n’en avait jamais utilisé, à aucun moment, à aucun endroit et (qu’elle) ne le fera pas dans l’avenir », dans un communiqué publié par l’agence officielle Sana.
Elle a aussi accusé les insurgés d’être responsables de la tragédie: « Les groupes terroristes et ceux qui les soutiennent sont responsables d’avoir utilisé des substances chimiques et toxiques et d’avoir été négligents avec les vies de civils innocents ».
En réponse aux accusations proférées par les rebelles, une source au sein des forces armées syriennes a précisé à Sputnik : « toutes les déclarations faites par des groupes terroristes ne correspondent pas à la réalité. C’est la justification de lourdes pertes au cours de la récente offensive de l’armée syrienne dans le quartier nord de Hama ».
« Il n’est pas exclu qu’ils aient eux-mêmes procédé à l’attaque, dans le but de lancer une campagne de propagande contre l’armée syrienne », a ajouté la source.
Source: Divers